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« Ad instar capelle regie parisiensis » : la Sainte-Chapelle de Bourges, le grand dessein du duc de Berry

[article]

Année 2004 162-4 pp. 289-302
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« ad instar capelle regie parisiensis » : la Sainte-Chapelle de Bourges, le grand dessein

du duc de berry '

Clémence raynaud

Parmi les nombreux édifices médiévaux auxquels le siècle des lumières fut fatal, la Sainte-Chapelle de Bourges, fondation de Jean de France, duc de Berry, subit un sort assez singulier. En effet, sa disparition n'incombe pas à l'iconoclasme révolutionnaire mais au roi Louis XV qui fit l'économie, en ordonnant la démolition de l'édifice en 1757, de l'importante restauration qu'exigeait l'état du bâtiment fortement ébranlé par un ouragan l'année précédente -. Les rares vestiges échappés du désastre ont souvent retenu l'attention des historiens de l'art : après Alfred de Champeaux et Paul Gauchery, qui établirent la première reconstitution de la Sainte- Chapelle à la fin du XIXe siècle \ Stephen K. Scher ', Alain Erlande- Brandenburg \ Jean-Yves Ribault 6, Georg Zeman "" et Fabienne Joubert \ notamment, se sont tour à tour penchés sur les multiples problèmes soulevés par le décor du monument et l'attribution de ses ruines '. De nombreuses questions n'ont pu être élucidées mais on s'éloignera ici de ces débats brûlants pour s'interroger sur les enjeux de la fondation, à travers ses caractéristiques institutionnelles et monumentales, et, par là même, sur sa place dans l'histoire des chantiers ducaux. Cette approche est possible grâce aux nombreux actes de fondation conservés dans le fonds du chapitre de la Sainte-Chapelle l0 qui trahissent, dans une certaine mesure, les intentions de Jean de Berry. Exclu du

pouvoir par Charles VI qui, en 1388, remercia ses oncles « des peines et travaux qu'ils avaient eus de sa personne et des affaires du royaume " », le duc vivait retiré dans ses terres lorsqu'il décida d'ériger une Sainte-Chapelle dans la capitale de son apanage, « ad instar capelle régie Parisiensis ».

L'institution

La fondation

C'est au mois d'août 1392 que Jean de Berry, profitant d'une ambassade en Avignon, sollicita l'autorisation de fonder, dans son palais de Bourges, une « chapelle solennelle à l'instar de la chapelle royale de Paris, pour la louange et la gloire de Dieu tout-puissant, de la Vierge Marie sa mère et de tous les saints », dans laquelle il se proposait d'instituer un collège de quarante-cinq clercs ". Alors que des voix commençaient à s'élever dans le royaume en faveur du rétablissement de l'unité de l'Église, le duc n'eut, semble-t-il, aucun mal à se concilier les bonnes grâces du pape d'Avignon qui avait tout intérêt à ménager ses partisans. Mais la constitution du patrimoine nécessaire à l'entretien du chapitre, posée comme condition par Clément VII l4, s'avéra bien plus complexe. En dépit du concours du Saint-Siège '\ du duc de

Bourgogne "' et des prélèvements effectués sur les aides à la guerre en Poitou ' , les fonds réunis ne constituaient encore, une douzaine d'années plus tard, qu'une maigre dot 1K. Cependant, l'épidémie de grippe qui frappa toute l'Europe en 1404 accéléra les progrès de la fondation. Jean de Berry, atteint par le mal, échappa de justesse au sort de son frère Philippe le Hardi qui rendit le dernier soupir à Hal en Brabant le 27 avril ''. Ayant vu la mort le frôler de si près, il prit conscience de l'urgence d'inaugurer au plus vite la chapelle dans laquelle il avait décidé d'être inhumé J0. Le 5 juin 1404, Benoît XIII, complaisant, autorisa le duc à instituer le collège « comme si la dot assignée était suffisante » :1 et la chapelle fut enfin consacrée le dimanche 19 avril 1405, jour de Pâques ~. En présence du nonce apostolique, le prince, placé devant le maître-autel, procéda lui- même à l'installation du chapitre 23. La dignité de trésorier échut à Arnoul Belin, conseiller et homme de confiance du duc 2\ Parmi les douze autres chanoines nommés -\ plusieurs étaient d'anciens serviteurs de l'hôtel ducal : Guillaume Boisratier avait été chancelier du prince, Simon Aligret, son médecin, et Guillaume de Ruilly, garde des joyaux. D'autres, Pierre Belon, Pierre Barrault dit Boileau, Firmin Le Vasseur et Bernard de Montigny avaient été membres de la chapelle ducale. Jean de Berry remerciait ainsi d'une prébende ses

Bulletin Monumental Tome 162-4 • 2004

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