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Afrique du Sud: des interrogations sur la stabilité de la coalition gouvernementale

Après l'élection du président sud-africain Cyril Ramaphosa, grâce aux voix de l'opposition, se pose la question de la stabilité d'une coalition. On sait que l'Alliance démocratique, un parti libéral et l'Inkatha Freedom Party, parti conservateur zoulou, ont apporté leurs voix au Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir. Ces partis qui se sont tant opposés ces dernières années peuvent-ils cohabiter ?

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lorsque sa réélection, au Cap, le 14 juin 2024.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lorsque sa réélection, au Cap, le 14 juin 2024. © Jerome Delay / AP
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La coalition, c'est une bonne chose et c'est un électeur de l'ANC qui le dit. Ntuthulezo Mhlakaza, n'aime pas l'Alliance démocratique, mais l'association des deux partis peut être positive. « L'Alliance démocratique à tel programme, l'ANC à tel autre programme et maintenant, ils doivent trouver le juste milieu. Chacun doit faire preuve d'humilité pour faire progresser le pays. »

Il y aura du progrès à condition que les partis s'entendent. Leur relation sera vite mise à l'épreuve, anticipe la politologue Asanda Ngoasheng. « Ce sera au moment du vote du budget. L'ANC dit : la race est un sujet, il faut s'attaquer à l'héritage de l'apartheid. L'Alliance démocratique dit, la race n'est pas un sujet, au contraire de la classe sociale et des problèmes socio-économiques. C'est là que le conflit peut advenir. »

D'autres partis sont appelés à former un gouvernement d'union national, mais leur faible poids risque de les marginaliser au sein de la coalition. Songezo Zibi, du parti Rise Mzansi, préfère observer la coalition avec distance et pessimisme. « Les coalitions sont toujours difficiles et celle-ci en particulier. Je ne pense pas que dans le camp de Ramaphosa, il dispose de suffisamment d'alliés pour soutenir un tel arrangement. »

Pour le moment, le président Ramaphosa n'a pas eu besoin de trop se compromettre. Mais la formation de son gouvernement sera le véritable reflet du nouveau rapport de force.

Le parti de Jacob Zuma boycotte l'Assemblée nationale 

Dans le même temps, les 58 députés du parti MK de Jacob Zuma ont boycotté leur prestation de serment et ne peuvent donc pas participer aux travaux de l'Assemblée. La formation de l'ancien président avait pourtant fait sensation lors des élections du 29 mai en devenant la troisième force politique du pays, moins de six mois après sa création en obtenant 14% des suffrages.

Mais le parti n'a jamais reconnu les résultats électoraux, dénonçant des fraudes qu'il n'a pas su prouver. Jacob Zuma, ayant fait campagne en promettant d'obtenir 66% des voix, s'estime volé. Par conséquent, ses députés boycottent l'Assemblée nationale, privant leurs électeurs d'une voix au Parlement.

Jacob Zuma pensait aussi pouvoir gouverner la province du KwaZulu-Natal, son fief, où il a obtenu le plus de voix. Mais une coalition entre l'ANC et d'autres partis le prive de cette région clé. « Toute entente excluant le parti MK est une provocation à la population du KwaZulu-Natal et il ne faudra pas leur reprocher s'ils réagissent » avait mis en garde Julius Malema, le chef du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), soutien de Jacob Zuma.

Ces menaces ne sont pas prises à la légère : la province avait été marquée par des émeutes en juillet 2021 après l'arrestation de Jacob Zuma. « Ne cherchez pas les ennuis » disait encore récemment l'ancien président. Ses paroles ne se sont pas encore transformées en action, pour le moment.

Revue de presse AfriqueÀ la Une: «l’union nationale» sud-africaine, entre espoirs et incertitudes

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