Svoboda | Graniru | BBC Russia | Golosameriki | Facebook
Accéder au contenu principal

Nouvelle-Calédonie: l'état d'urgence levé mardi matin, calme relatif dans l'archipel

L'exécutif a fait un geste supplémentaire en Nouvelle-Calédonie, en programmant une levée de l'état d'urgence mais le calme reste très relatif après deux semaines d'émeutes. Le couvre-feu est maintenu et 480 gendarmes mobiles vont être envoyés dans l’archipel dans les prochaines heures.

Des personnes manifestent alors que le cortège du président français Emmanuel Macron passe à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le jeudi 23 mai 2024.
Des personnes manifestent alors que le cortège du président français Emmanuel Macron passe à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le jeudi 23 mai 2024. © AP - Ludovic Marin
Publicité

L'état d'urgence, instauré le 15 mai, sera levé mardi à 5h du matin heure de Nouméa (20h lundi à Paris), a annoncé l'Élysée.

La levée de ces mesures d'exception doit « permettre les réunions des différentes composantes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et les déplacements sur les barrages des élus ou responsables en mesure d'appeler à leur levée », a précisé la présidence dans un communiqué.

Parallèlement, l'envoi de « sept unités de forces mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes mobiles » est annoncé « dans les prochaines heures ».

Sur place, le Haut-Commissariat de la République pour la Nouvelle-Calédonie a annoncé « le maintien des mesures à portée générale, notamment l'interdiction de tout déplacement sur la voie et dans les lieux publics sur l'ensemble du territoire de 18h à 6h ».

Des exceptions sont consenties pour raisons de santé ou des missions de service public. La vente d'alcool reste interdite, tout comme le transport et le port d'armes – estimées à environ 100 000 dans l'archipel.

Au total, quelque 3 500 effectifs de forces de sécurité seront déployés sur cet archipel de quelque 270 000 habitants.

Depuis le début de la crise, sept personnes sont mortes, dont deux gendarmes. Le Haut-Commissariat signale que 122 policiers et gendarmes ont été blessés et 460 personnes interpellées.

Une polémique réforme contestée du corps électoral

Le détonateur des troubles a été le vote à Paris d'une réforme prévoyant d'élargir le corps électoral local à environ 25 000 personnes établies depuis au moins dix ans en Nouvelle-Calédonie. Un casus belli pour les indépendantistes qui demandent le retrait du texte qui a provoqué les pires violences en 40 ans et réveillé le spectre des « Événements » qui, de 1984 à 1988, avaient fait près de 80 morts et craindre la plongée de la Nouvelle-Calédonie dans la guerre civile.

Jeudi, le chef de l'État, lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie, a annoncé qu'il n'y aurait « pas de passage en force » mais « pas de retour en arrière ».

En déplacement à Berlin dimanche, Emmanuel Macron a été amené à nuancer ses propos au Parisien sur la possibilité d'organiser un référendum national sur le dégel du corps électoral, qui ont suscité de nouvelles crispations dans l'île.

À lire aussiNouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron se dit prêt au référendum sur la réforme contestée du corps électoral

Cette possibilité relève d'une simple « lecture de la Constitution » et n'est « pas l’expression d’une intention », a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à Valérie Gas, envoyée spéciale du service politique de RFI à Berlin.

La priorité est au retour au calme et à l'esprit de responsabilité.

00:31

Le président français, Emmanuel Macron, dimanche à Berlin en marge de sa visite d'État en Allemagne

Valérie Gas

Pour le chef de l'État, priorité est donnée à un « accord global », incluant notamment l'avenir de la filière nickel. Il a donné jusqu'à fin juin aux indépendantistes et loyalistes pour esquisser le début d'une entente.

Un calme précaire

La nuit de dimanche à lundi dans Nouméa et son agglomération a été relativement calme, malgré des traces d'échauffourées visibles dans le quartier populaire de la Vallée-du-Tir, a constaté une journaliste de l'AFP. Dans Nouméa, où les ordures s'amoncellent depuis deux semaines, le trafic a repris lundi avec de longs embouteillages. Le quotidien reste compliqué pour beaucoup d'habitants, avec notamment des écoles qui ne rouvriront pas avant mi-juin.

À écouter aussiNouvelle-Calédonie : à Nouméa, le quartier de Montravel s'organise pour tenir

« Le contrôle a été repris dans les quartiers du Médipôle [abritant l'hôpital, NDLR] et de Boulari dans la commune du Mont-Dore », au nord-ouest de Nouméa, a indiqué le Haut-Commissariat qui signale que 120 carcasses de voitures ont été enlevées sur cette zone et où 600 gendarmes sont chargés de sécuriser l'accès à l'hôpital.

La route qui mène à l'aéroport international de Nouméa - La Tontouta, très dégradée par endroits, reste jonchée de carcasses de véhicules et l'aéroport, fermé aux vols commerciaux depuis le 14 mai, va le rester au moins jusqu'au dimanche 2 juin.

À lire aussiNouvelle-Calédonie : «C'est dans l'intérêt de tous d'apaiser la situation, surtout vis-à-vis des jeunes », estime Rock Haocas de la CCAT

Les évacuations de touristes se poursuivent

Français et touristes étrangers coincés sur l'archipel doivent continuer à être évacués. Depuis le début de la crise, il y a eu plus de 1 200 personnes évacuées par avion, et 270 résidents calédoniens qui ont pu rentrer, selon le Haut-Commissariat.

« Des opérations de regroupement en interne » vers Nouméa ont été coordonnées par l'État français, par avion ou bateau, des îles Loyauté, de l'île des Pins et Bourail, hauts lieux de tourisme.

Lundi, les Polynésiens coincés en Nouvelle-Calédonie depuis deux semaines devraient pouvoir rentrer chez eux. Un premier retour de Calédoniens bloqués à Singapour est aussi prévu, selon le Haut-Commissariat.

À lire aussiNouvelle-Calédonie : les tensions restent vives, premières évacuations de touristes français

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.