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1000 viesDonald Trump triomphe, mais le chemin reste sinueux

Il a déjà gagné. C’est plié. Iowa puis New Hampshire, c’est clair. Rendez-vous en novembre. MAGA über alles. Donald Trump ne peut que gagner, Nikki ne peut que perdre, etc.

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Je garde une ombre de doute. Les longues élections américaines ne se passent jamais comme prévu. Je le dis avec d’autant plus d’humilité que j’ai beaucoup prévu. Et je me suis trouvé confondu souvent. Personne ne donnait la moindre chance à Obama, au début, pas plus qu’à Clinton, Reagan, Nixon, et même à Biden. Et Trump? Rappelez-vous qu’il était supposé n’avoir que peu de chances face à Hillary Clinton.

Donald Trump à Nashua, New Hampshire, le 23 janvier 2024.

Passons sur les incertitudes juridiques: Donald Trump est accusé de 91 infractions pénales dans 4 affaires. Cela ne lui nuit pas. Son électorat est persuadé qu’il s’agit d’un complot des juges, des Démocrates, des wokes et du «deep state», mystérieux État profond et parallèle qui tiendrait le pays en secret. D’ailleurs, même Taylor Swift y a rang de ministre: sinon, pourquoi critiquerait-elle le grand homme? La nasse juridique se refermera peut-être un jour sur Trump, mais seulement s’il ne redevient pas président.

Ce sont les chiffres qu’il faut analyser dans sa victoire, annoncée si claire et définitive. Il a gagné les primaires républicaines dans le New Hampshire avec 54% des électeurs en sa faveur, contre 43% pour Nikki Haley.

Première remarque, historique, rappelée par le «New York Times»: quand George Bush père a remporté les mêmes primaires, en 1992, contre Pat Buchanan, il avait obtenu 53% des voix, contre 38% à son adversaire: ce fut considéré comme un désastre, si peu d’avance. Bush s’est ensuite fait écraser par Bill Clinton.

«Le succès de Trump reste celui, suffisant pour le moment, des vieux mâles blancs mal formés.»

Deuxième remarque, sociologique. Parmi les 44% d’électeurs des primaires du New Hampshire qui se disent «indépendants», Trump a perdu: 58% à 39%. Au sein des 28% de «modérés», Trump a aussi perdu, 72% contre 25%. Enfin, si l’on regarde les 48% d’électeurs ayant fait des études supérieures, Trump s’est aussi planté, par 56% contre 42. Évidemment, il a aussi perdu le vote des femmes. Son succès reste celui, suffisant pour le moment, des vieux mâles blancs mal formés.

Troisième remarque, politique. Les résultats économiques américains étant meilleurs que «prévus» (on annonçait une récession, on a 3,3% de croissance au dernier trimestre), Biden reste dans l’essentiel des études légèrement favori pour l’élection générale, même avec une faible marge.

Nikki Haley à North Charleston, Caroline du Sud, le 24 janvier 2024.

Mais 67% des Américains se disent lassés de ce duel. Si Nikki Haley était la candidate républicaine, elle aurait plus de chances de gagner la présidence: par 53% contre 45 à Biden. La colère de Trump envers cette «cervelle d’oiseau» qui ne se soumet pas encore vient de là. Plus la campagne des primaires durera, plus cela apparaîtra comme une évidence pour ses fanatiques: leur superhéros est si fragile, et c’est une machine à perdre.

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