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Éditorial sur l’Euro 2024Pour l’équipe de Suisse, Shaqiri est un problème

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Le goal fantastique de Shaqiri contre l’Écosse mercredi est la pire chose qui pouvait arriver à l’équipe de Suisse. Je vous l’accorde, cette accroche – aussi musclée que les mollets de Xherdan – est un brin outrancière. Mais restez avec moi.

Remplaçant contre la Hongrie, «Shaq» a été titularisé contre les Britanniques, dans un rôle hybride. Énième lapin sorti de son chapeau par le «magicien» Murat Yakin.

Un geste aura suffi pour, a priori, lui donner raison. Une inspiration géniale dont seul «XS» a le secret dans le camp suisse. Une égalisation qui n’a offert qu’un tiède point à la Nati (1-1).

Mais ce but est aussi un trompe-l’œil, presque assez puissant pour masquer une plus triste réalité. Le solde des soixante minutes proposées par le Bâlois est indigne. Zéro dribble, 27 passes (la plupart vers l’arrière) et un rythme de sénateur.

S’il a tenté ce tir fou, c’est parce qu’il n’a plus les jambes pour défier le gardien balle au pied. Le «nain magique» (Zauberzwerg en Suisse alémanique) a perdu de sa superbe, fait bien plus que ses 32 ans. Obligeant les autres à faire les efforts à sa place. Comme cet étudiant qui n’en fout pas une pour un travail de groupe. Déjà essoufflé à la 13e minute (!), Shaqiri était incapable de revenir sur le 1-0 écossais. Erreur coupable.

En croisant les journalistes après le match, Xherdan a lâché, plaisantant à moitié, «je vous ai fermé la bouche, non?» Il se trompe par ego, ou mauvaise foi peut-être. Les doutes sur sa forme sont encore bien là. Mais il en est persuadé: il a sauvé la Suisse. Bonne chance pour le raisonner. Parce que Shaqiri doit être un joker de luxe. Rien de plus.

Le dire, ce n’est surtout pas renier tout ce que le Rhénan a accompli. Par son talent et sa fougue, il a porté la sélection. Devenant même le premier Européen à marquer lors des six derniers tournois majeurs. Des buts souvent aussi beaux que décisifs.

Shaqiri restera dans l’histoire du foot suisse comme l’un des plus grands. Seul son pote Xhaka peut lui disputer la plus haute marche du podium. Mais une équipe ne se construit pas sur les acquis du passé ou les fulgurances du présent. Sinon, on a un vrai problème.

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