Centrafrique : la cour pénale spéciale, un instrument de lutte contre l’impunité

Publié le 2 août 2022 , 8:09
Mis à jour le: 1 août 2022 9:20 am

 

Rédigé par Anselme Mbata

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 3 août 2022

 

Bangui (CNC) – Le Président de la République, le Professeur Faustin Archange Touadera, après sa prestation de serment en 2021, à travers son discours, a annoncé les grandes lignes de son programme politique. Un programme qui accorde une bonne place à la lutte contre l’impunité, c’est-à-dire à une justice équitable pour tout le peuple centrafricain. Malheureusement, comme on a vu lors de son premier mandat, son régime prépare une bonne place pour les criminels nationaux et transnationaux. Il n’y a plus de justice pour les pauvres, pour les victimes. Les crimes de guerre et crimes contre l’humanité ainsi que le mal de gouvernance sont érigés en mode de gouvernance. Or, nous avons un instrument de lutte contre l’impunité en RCA : la cour pénale spéciale.

les magistrats de la cour pénale spéciale à Bangui
Les magistrats de la Cour Pénale spéciale. (CPS).

 

La CPS et l’impunité

 

Selon les experts aux droits de l’homme des Nations unies, La Cour Pénale spéciale (#CPS) est un instrument essentiel de lutte contre l’impunité en République centrafricaine.

Et ils n’ont pas tort.

Composée de juges centrafricains et internationaux, la cour pénale spéciale, créée en 2015 avec le soutien de l’ONU, a la lourde tâche  de faire la lumière sur d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis 2003 en Centrafrique. Or, sa première tentative d’arrestation d’un gros poisson, un chef de guerre, en l’occurrence monsieur Hassan Bouba, ministre de l’Élevage, soupçonné d’avoir commandité de graves crimes sur la population civile et sur les Casques bleus des Nations unies dans la préfecture de la Ouaka, tourne au fiasco. Seuls les petits poissons, comme on les appelle les mains secondaires, sont pour le moment arrêtés par le parquet de la CPS. Ce qui pousse les Centrafricains à penser que la justice est faite pour ceux qui sont contre le pouvoir. Les personnes soupçonnées des graves crimes et qui travaillent actuellement avec le pouvoir sont protégées en Betton. C’est un constat fait par les Centrafricains. Malheureusement on a vu avec Hassan Bouba, ministre de l’élevage, Abdoulaye Hissen, chefs militaire du FPRC, Arnaud Djoubaye Abazène, ministre d’État chargé de justice, Toumou Déya, ministre délégué au désarmement, Sébastien Wénézoui, conseiller du Président de la République, Évariste Ngamana, premier vice-président de l’Assemblée nationale , Fleury Junior Pabandji et bien d’autres qui naviguent autour du pouvoir actuel.

Avec ce genre de pratique, on peut penser que la cour pénale spéciale n’est pas indépendante. Elle est soumise à la pression du pouvoir. Mais la force reste à la loi.

Pour Maître Crépin Mboli-Goumba, La pire chose qui puisse arriver à une nation, c’est l’amnésie et la faiblesse dans l’application de la loi.

 

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