France

L’emploi total dans l’OCDE a retrouvé son niveau d’avant crise fin 2021 et a continué de progresser au cours des premiers mois de 2022. Le taux de chômage de l’OCDE a progressivement baissé depuis son pic de 8.8 % en avril 2020 pour atteindre un niveau de 4.9 % en juillet 2022, légèrement inférieur à la valeur de 5.3 % enregistrée en décembre 2019. Toutefois, la reprise du marché du travail s’est avérée inégale selon les pays et les secteurs d’activité et demeure incomplète, tandis que sa pérennité est remise en cause par les retombées économiques de l’agression non provoquée, injustifiée et illégale de la Russie contre l’Ukraine.

  • En France, l’impact de la crise du COVID-19 sur le marché du travail a été atténué par le recours massif au dispositif de maintien dans l’emploi du pays. Le taux de chômage a baissé, passant d’un pic de 8.9 % à 7.5 % en juillet 2022 – en dessous des niveaux d’avant la pandémie et à l’un de ses plus bas niveaux depuis 2008, mais il reste structurellement élevé et supérieur à la moyenne de l’OCDE.

  • Au premier trimestre 2022, le taux d’emploi des 15 ans et plus s’élevait à 51.9 %, reflétant l’amélioration constante de la situation de l’emploi en France et représentant une augmentation de 1.2 point de pourcentage par rapport à l’avant COVID-19 (quatrième trimestre 2019).

Les jeunes ont été particulièrement touchés par les premiers ravages de la crise. Au premier trimestre 2022, en moyenne dans l’OCDE, les jeunes avaient récupéré une grande partie du terrain perdu, mais restaient à la traîne des adultes plus âgés. Le taux d’emploi des personnes âgées de 15 à 24 ans était inférieur aux niveaux d’avant la crise dans une majorité de pays de l’OCDE et, en moyenne, tout juste au niveau du premier trimestre 2019. En revanche, il avait augmenté sur la même période de 1 et 3 points de pourcentage respectivement pour les adultes âgés de 25 à 54 ans et de 55 à 64 ans.

  • En France, grâce à des mesures gouvernementales exceptionnelles ciblées sur les jeunes (réforme de l’apprentissage et soutien aux plus vulnérables), la situation des jeunes sur le marché du travail s’est nettement améliorée, avec une augmentation de 4 points de pourcentage de leur taux d’emploi, couplée à une diminution du taux de jeunes inactifs et demandeurs d’emploi de respectivement 2.2 et 1.8 point de pourcentage au T4 2021 par rapport au T4 2019.

  • Pourtant, des problèmes structurels restent à résoudre : le taux d’emploi des jeunes reste faible, et inférieur à la moyenne de l’OCDE, tandis que le taux de chômage des jeunes est élevé, et supérieur à la moyenne de l’OCDE. Les programmes d’apprentissage profitent principalement aux personnes hautement qualifiées et n’aident donc pas les personnes peu qualifiées à renforcer leur lien avec les entreprises et à faciliter leur entrée sur le marché du travail. Dans ce contexte, un certain degré de ciblage des programmes d’apprentissage pourrait être nécessaire, ainsi qu’une refonte et un renforcement du soutien aux lycées professionnels.

Variations en points de pourcentage des parts de la population en âge de travailler ; jeunes (15-24 ans) uniquement. T1 2022 par rapport au T1 2019

Les postes vacants ont atteint des niveaux record dans la zone OCDE, et les cas de pénuries de main-d’œuvre ont augmenté de manière significative dans de nombreux secteurs et pays. Malgré cela, la croissance des salaires nominaux reste bien en deçà de la forte inflation induite par la hausse des prix des produits de base provoquée par la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. La baisse des salaires réels devrait se poursuivre au cours de l’année 2022, car l’inflation devrait rester bien supérieure aux salaires nominaux négociés pour 2022.

  • Par rapport aux autres pays de l’OCDE, la baisse des salaires réels en France a été relativement modeste au cours des premiers trimestres de 2022 en raison de taux d’inflation relativement contenus (résultant de mesures gouvernementales exceptionnelles visant à atténuer l’effet des hausses des prix de l’énergie, voir section suivante).

  • Les hausses de salaires négociées dans plusieurs secteurs, ainsi que les différentes procédures de revalorisation automatique du salaire minimum national français (+0.86 % au 1er janvier 2022, +2.65 % au 1er mai 2022 et + 2.03 au 1er août 2022) ont également contribué à préserver le pouvoir d’achat des travailleurs.

La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a entraîné de nouveaux défis. Elle a contribué à l’inflation la plus élevée depuis des décennies, notamment en raison de la hausse des prix de l’énergie et des produits de base. Les ménages à faible revenu, qui consacrent une grande partie de leur budget serré à l’énergie et à l’alimentation, sont particulièrement touchés. En moyenne, dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, les ménages du quintile de revenu inférieur consacrent 50 % de plus de leur budget de consommation à l’alimentation et à l’énergie que ceux du quintile de revenu supérieur. Les aides ciblées, qui prennent souvent la forme de transferts, impliquent des coûts fiscaux moindres, augmentent moins la demande en période de forte inflation et s’inscrivent mieux dans le cadre de la transition écologique.

  • Des dépenses exceptionnelles (estimées à environ 35 milliards d’euros, soit 1.4 % du PIB) ont été effectuées par le gouvernement français pour protéger les ménages et les entreprises de la hausse des prix de l’énergie et de ses conséquences.

  • Un large éventail de mesures (ciblées et non ciblées) ont été introduites en tant que bouclier tarifaire, parmi lesquelles : un gel des tarifs du gaz, la régulation des prix de l’électricité, une réduction fiscale sur les carburants, des chèques énergie et des transferts forfaitaires pour les faibles revenus, ainsi que des subventions pour les entreprises fortement dépendantes du gaz et de l’électricité. En cas de hausse persistante des prix de l’énergie, un ciblage supplémentaire deviendrait nécessaire.

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