Procureur anticorruption est un emploi à hauts risques au Guatemala. Vendredi, Juan Francisco Sandoval, a été démis de ses fonctions de procureur spécial contre l’impunité. Le lendemain, il quittait le pays pour «protéger sa vie et son intégrité», a communiqué le bureau du médiateur des droits de l’homme. Comme l’ont fait avant lui plusieurs autres hauts magistrats, empêchés de mener à bien des enquêtes concernant des responsables politiques ou économiques. L’ex-procureure Thelma Aldana, qui a quitté le Guatemala en 2018, a twitté à son intention : «Ici aux Etats-Unis nous vous attendons, nous serons sept procureurs guatémaltèques en exil. La mafia ne l’emportera jamais. Nous rentrerons ensemble dans notre pays.»
Acá en Usa lo esperamos @JSandoval1982 seremos 7 fiscales de Guatemala en el exilio. La mafia nunca ganará. Juntos volveremos a nuestro país, uniremos fuerzas con el pueblo.
— Thelma Aldana (@ThelmaAldana) July 23, 2021
Samedi, Juan Francisco Sandoval a été accompagné à la frontière salvadorienne par un groupe de défenseurs des droits humains et par l’ambassadeur de Suède. A la tête du Bureau du procureur spécial contre l’impunité (Feci), il était en conflit avec la procureure générale, María Consuelo Porras, qui avait succédé à Thelma Aldana quand celle-ci avait été contrainte à s’exiler. Le bureau de la procureure a justifié le licenciement par des «abus constants et de fréquentes violations» de l’institution et des tentatives de «saper le travail, l’intégrité et la dignité» de Consuelo Porras, très proche du président qui l’a nommée, le conservateur et très impopulaire Alejandro Giammattei.
Appel à la grève générale
La décision a suscité les critiques du département d’Etat améri