Tri repetita en perspective. Venu vendredi 26 avril à la rencontre des ex-membres de la convention sur la fin vie réunis une ultime fois au Palais d’Iena, Emmanuel Macron les a salués pour le travail accompli au printemps 2023 mais aussi pour avoir démontré par leur engagement «l’utilité de cette innovation démocratique» qu’est la convention citoyenne. «Cet exercice inédit est amené à se reproduire, a martelé le chef de l’Etat, désormais convaincu de la «pertinence de la démarche. Une troisième convention sera lancée avant la fin de l’année, qui devra aboutir avant la fin du quinquennat». Après le climat et la fin de vie, quel sera le prochain thème sur lequel plancheront les citoyens ? Mystère. «Ce sera à définir avec le Conseil économique social et environnemental, en fonction des sujets que font remonter les citoyens via des pétitions, au Cese, au Sénat ou à l’Assemblée nationale», élude le Président.

L’important à ses yeux est d’avoir validé un nouvel outil démocratique pour lutter contre le «désintérêt pour la chose publique». «Les gens ne veulent pas seulement voter et donner mandat sur tout : ils veulent être associés aux délibérations, analyse-t-il. Je suis convaincu que la démocratie participative et délibérative est une manière de recoller les morceaux.» Le résultat mitigé de la convention citoyenne sur le climat est oublié. «On a appris», insiste Macron, satisfait que l’exercice reformaté ait garanti «la diversité dans les débats» tout en permettant de faire émerger du consensus. «La difficulté, c’est que le monde dans lequel on vit n’organise pas les débats, insiste le chef de l’Etat. Il y a une tyrannie de l’émotion et de l’instantané, avec un primat des réseaux sociaux. Cela ne permet pas de créer un cadre de référence commun et donc une possibilité de consensus. C’est l’apport de la convention citoyenne.» Mais Macron n’en reste pas là.

«Aller-retour entre démocratie délibérative et démocratie représentative»

Au regard du chemin parcouru sur la fin de vie, il reconnaît aux conventionnés un rôle plus décisif politiquement. «Vous avez orienté la décision en donnant des orientations et en montrant ce qui faisait consensus entre vous.» Un travail préparatoire qui «oblige» gouvernement et Parlement à l’endroit des conventionnés. «Ce processus crée de la responsabilité, conclut le Président. Le Parlement n’est pas tenu de reprendre la totalité de vos préconisations, mais chacun doit vous rendre des comptes parce que vous avez contribué à éclairer les décisions. C’est cet aller-retour entre démocratie délibérative et démocratie représentative qui fait avancer les choses.» Interrogé par un membre de la convention, Emmanuel Macron n’a par ailleurs pas exclu de recourir à l’avenir au référendum. «Je réfléchis à plusieurs référendums dont je pourrais prendre l’initiative, a-t-il dit. Je veux le faire au bon moment.»