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L’un des cinq libraires disparus de Hongkong rompt le silence

Enlevé par Pékin, Lam Wing-kee dénonce une « détention absurde » et des « aveux forcés ».

Par  (Hongkong, correspondance)

Publié le 17 juin 2016 à 07h31, modifié le 17 juin 2016 à 15h25

Temps de Lecture 2 min.

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Le libraire Lam Wing-kee, lors d’une conférence de presse, le 16 juin 2016.

Contrairement à ses collègues qui, de retour à Hongkong, ont suivi les consignes chinoises de ne rien dire et de changer de métier, Lam Wing-kee a décidé de tout raconter : sa détention « absurde » dans des conditions « surréelles » et ses « aveux télévisés forcés ». Lam Wing-kee est l’un des cinq libraires-éditeurs de Hongkong qui ont disparu depuis huit mois et ont réapparu en Chine, entre les mains de la police.

Lam Wing-kee travaillait pour la librairie Causeway Bay Books, liée à la maison d’édition Mighty Current, connues pour leurs livres critiques à l’égard de Pékin. Il a affirmé que ses surveillants lui avaient permis de rentrer mardi 14 juin pourvu qu’il leur rapporte le disque dur du listing des clients de la librairie. Mais, plutôt que d’exécuter sa mission, il a choisi de raconter sa détention par le menu, au cours d’une conférence de presse impromptue jeudi soir, en présence de l’ancien député du Parti démocratique et avocat des droits de l’homme Albert Ho Chun-yan.

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Entre 20 et 30 interrogatoires

Arrêté le 24 octobre 2015 à la frontière chinoise alors qu’il rendait visite à sa petite amie, ses papiers lui sont confisqués. Première nuit sur une chaise de bureau de police, transfert le lendemain les yeux bandés pour un voyage en train de treize à quatorze heures qui l’amène près de la ville de Ningbo, nouveau transfert en voiture de quarante-cinq minutes. On l’installe finalement au deuxième étage d’une grande bâtisse, dans une pièce qu’il ne quittera pas pendant cinq mois. Il estime avoir eu entre vingt et trente interrogatoires au total, aucun en présence d’un avocat. On lui reproche principalement d’avoir envoyé par la poste des livres interdits en Chine à des clients chinois qui ne veulent pas prendre le risque de passer la frontière avec. Ce qu’il ne nie pas. Mais il estime que les autorités qui l’ont interrogé cherchaient surtout à identifier les auteurs de certains livres les plus critiques.

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Il a également affirmé que ses confessions télévisées, diffusées en février 2015, avaient été forcées, « avec un script et un metteur en scène ». Il y déclarait notamment que le contenu des livres vendus à la librairie était inventé et qu’il avait commis des crimes. « Si je m’éloignais un peu du script, on me faisait recommencer. »

Selon Lam Wing-kee, Lee Po, le copropriétaire de la librairie et maison d’édition, libéré pour sa part le 24 mars, a bien été emmené de force en Chine et non de son plein gré comme il l’avait affirmé à son retour. Lee Po avait quitté Hong Kong sans que l’immigration ait la trace de son départ. Sa disparition ressemblait fort à un enlèvement policier.

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