De Ludovic, fan absolu de Dalida, à Boris dans son costume de Supergirl ou Baptiste toujours accroché à son ballon de football, la colonie de vacances d’Un p’tit truc en plus a tout de suite séduit les spectateurs français. La comédie de l’humoriste Artus, sortie le 1er mai au cinéma, a réalisé en trois jours le meilleur démarrage de l’année, avec quelque 500 000 entrées, devant Dune. Deuxième partie et Kung Fu Panda 4. Depuis, il n’a cessé sa progression, résistant à Ryan Gosling dans The Fall Guy comme à La Planète des singes. Le nouveau royaume, dernier volet en date d’une franchise à succès, pour dépasser en à peine deux semaines 2 millions d’entrées.
Un succès tonitruant pour le premier film de l’humoriste, sur la cavale attendrissante de deux braqueurs en fuite, un fils (Artus) et son père (Clovis Cornillac), qui trouvent refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes handicapés en se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur. « C’est complètement FOU », a réagi le réalisateur sur Instagram. « C’est une immense fierté pour moi et un moment historique », écrit quant à lui Stanislas Carmont, l’un des onze comédiens amateurs en situation de handicap qui jouent dans le film. Grâce à ce démarrage, ils « arrivent un peu en vedette à Cannes » pour monter les marches du Festival, s’est réjoui Artus au micro de France Inter, malgré le refus initial des marques de luxe de leur prêter des tenues de soirée. Un « Costardgate » finalement résolu par le groupe Kering, qui habillera le casting le 22 mai, a-t-il assuré sur les réseaux sociaux.
Comment expliquer ce succès au box-office ? Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français, y voit une volonté des spectateurs de « partager des émotions avec des inconnus dans une salle obscure » et de célébrer le vivre – et rire – ensemble dans une période anxiogène.
Le succès d’« Un p’tit truc en plus » en salle était-il attendu ?
Personne n’aurait pu prédire qu’il allait faire un tel démarrage, avec plus de 270 000 spectateurs en salles le jour de sa sortie – c’est énorme – et devenir en moins de deux semaines le troisième film de l’année 2024 en nombre d’entrées. Le succès du film a été une surprise pour tout le monde, y compris pour les équipes du film et les distributeurs. Pour une raison que l’on n’explique pas bien, le film a démarré particulièrement fort dans l’ouest de la France, notamment en Normandie, et en province plus largement. Les programmateurs des salles des grandes villes ne l’ont pas beaucoup exposé au départ, se disant que c’était un film populaire, qui marcherait mieux en province. Le premier jour, le film a fait soixante-cinq fois plus d’entrées en province qu’à Paris. Mais depuis les grandes agglomérations sont en train de rattraper ce retard, avec de nouvelles programmations portées par un effet de curiosité sur le succès du film dont tout le monde parle.
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