FRANCE 5 – MARDI 25 JUIN À 21 H 05 – DOCUMENTAIRE
Avant de songer à une séance de bronzage, il est souhaitable de jeter un coup d’œil à cet instructif documentaire. On y parle de soleil, cet ami chaleureux qui peut vous tuer, et d’une industrie cosmétique en plein essor qui ne recule devant rien pour vous faire acheter des produits souvent onéreux et parfois inadaptés.
Chaque année, plus de 25 000 tonnes de crèmes solaires sont consommées dans le monde. Un phénomène qui génère un chiffre d’affaires mondial de 9 milliards d’euros pour une industrie qui multiplie les recherches et les sorties de produits. Plus le temps passe, plus le juteux marché de la protection solaire se développe.
Parallèlement, de plus en plus de cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année. Les plus fréquents sont les carcinomes (70 %), rarement mortels, mais on compte 10 % de mélanomes, les plus dangereux. Un phénomène planétaire, excepté en Asie, où le soleil est souvent diabolisé. « Le fait d’être bronzé peut être totalement addictif. On appelle cela la tanorexie », souligne la dermatologue Marie-Estelle Roux.
Promesses illusoires
En perpétuelle évolution, le secteur surfe simultanément sur la vague de la santé et de la beauté : nouvelles formules, nouvelles présentations, nouvelles promesses. Dans la jungle cosmétique, l’offre est de plus en plus diversifiée. Mais comment faire le bon choix entre laits, crèmes, gels, huiles, sprays, mousses ?
Certaines promesses, il faut le savoir, sont illusoires. Utiliser le terme d’« écran total » est une arnaque. Et, même si on suit les préconisations élémentaires (utiliser une crème plutôt que le lait, l’appliquer toutes les deux heures, attendre au moins vingt minutes après application pour se baigner), aucun produit ne protège à 100 %. Pis : certaines crèmes bio annoncent 50 % de protection, alors qu’en réalité elle n’est que de 10 % !
« La France n’a pas inventé le bronzage, mais elle l’a valorisé », rappelle l’historien Pascal Ory, auteur de L’Invention du bronzage (Flammarion, 2018). Le début de cette passion date des années 1920, avec les épaules et les jambes qui se dénudent sur les plages. Une révolution culturelle qui s’enracine avec l’arrivée des congés payés en 1936. En quelques années, le soleil passe du statut d’ennemi juré à ami bienveillant.
A partir des années 1950, les industriels s’emparent du phénomène. Les premières publicités (pour Ambre Solaire) apparaissent. Il faudra attendre les années 1980 pour que les alertes des dermatologues commencent à être prises en compte par le public.
Dernier point sensible abordé dans ce documentaire : la consommation massive de crèmes solaires a un effet désastreux sur les océans : 25 % de ce que l’on met sur sa peau se retrouve dans l’eau de mer.