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Les secrets de la compétitivité suisse

Régulièrement en tête des classements internationaux sur l’innovation, la Confédération suisse compense sa petite taille et ses coûts élevés par un système éducatif performant, des investissements importants dans la R&D et un écosystème favorable à l’éclosion de start-up.

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Publié le 09 novembre 2023 à 17h00, modifié le 29 février 2024 à 15h02

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Dans le centre de recherche du campus Novartis, à Bâle, également siège mondial de l’entreprise pharmaceutique, le 16  janvier 2019

Le gruyère, le chocolat, les montres… Alexandre Edelmann ne peut s’empêcher de sourire lorsque l’on égrène les clichés sur son pays. « En vérité, je les adore : ils racontent notre histoire, confie le jeune homme. Et ils sont une bonne base pour expliquer ce qu’est vraiment la Suisse aujourd’hui. » L’agence qu’il dirige, Présence Suisse, est chargée de promouvoir la Confédération à l’étranger. Pour casser son image de nation alpine calme et lacustre, il aime rappeler qu’il y a quinze ans déjà, par exemple, Google a choisi d’installer son plus grand centre de recherche et développement (R&D) hors des Etats-Unis à Zurich, où le groupe emploie près de 5 000 personnes.

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Il pourrait également citer la série de chiffres illustrant la compétitivité de la Suisse. Loin de se résumer à son secteur bancaire hypertrophié (il pèse 10 % du produit intérieur brut, PIB), ou à sa réputation de paradis fiscal, celle-ci consacre 3,2 % de son PIB à la R&D chaque année, selon la Banque mondiale. C’est plus que la moyenne européenne (2,15 %) et que la France (2,35 %). Son industrie pèse 25 % du PIB, soit deux fois plus que celle de la France. Elle est l’Etat qui dépose le plus de brevets par million d’habitants, à savoir 1 031 en 2022, contre 482 en Suède, 161 en France et 142 aux Etats-Unis, selon l’Office européen des brevets.

Enfin, elle caracole en tête du classement international de l’innovation de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle depuis douze ans, et quatorze de ses entreprises – dont Roche, Novartis, STMicroelectronics ou Givaudan – font partie du top 500 des groupes qui investissent le plus dans la recherche, selon le cabinet EY. Un tableau auquel on pourrait ajouter un taux de chômage de 3,7 % seulement et un excédent commercial élevé, de 5 % du PIB. « Nos bonnes performances à l’export tiennent autant aux grands groupes qu’à notre tissu de PME, très fortes sur des créneaux de pointe », vante Jerry Krattiger, directeur de la promotion économique du canton de Fribourg. Notamment dans les technologies médicales et l’industrie de précision.

« L’esprit entrepreneur et pragmatique est ancré dans les mentalités »

Comment cette confédération de 8,7 millions d’habitants, divisée en vingt-six cantons, quatre langues et occupée à 70 % par des montagnes parvient-elle à engranger de tels succès ? « C’est précisément parce que nous sommes un petit territoire sans matières premières que nous avons dû tout miser sur les cerveaux », explique Sophie Cerny, de Switzerland Innovation, la fondation qui coordonne les six grands parcs d’innovation du pays. « L’esprit entrepreneur et pragmatique est ancré dans les mentalités », confirme Gilles Andrier, directeur général de Givaudan, leader mondial de la fabrication d’arômes et de parfums. « Dans un pays au marché intérieur si étroit et aux coûts élevés, la seule chance de survie des entreprises est de vendre à l’étranger en misant sur la qualité », estime de son côté Nicola Thibaudeau, à la tête de MPS, une entreprise spécialisée dans les roulements à billes de haute précision.

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