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Le logement, priorité des Français mais parent pauvre des politiques

Alors que la crise frappe durement le secteur depuis deux ans, notamment sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, le sujet se trouve quasiment absent de la campagne pour les élections européennes.

Publié le 23 mai 2024 à 05h00, modifié le 23 mai 2024 à 11h34 Temps de Lecture 3 min.

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D’un côté, une accumulation d’indicateurs inquiétants : près de 5 millions d’adultes vivant chez leurs parents, une chute des réservations de logements neufs, une pénurie de l’offre de location. De l’autre, une réponse politique loin d’être à la hauteur. Alors que la crise du logement frappe durement depuis deux ans, notamment sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, le sujet se trouve quasiment absent de la campagne pour les élections européennes. Le gouvernement prépare bien un projet de loi « pour développer l’offre de logements abordables », mais il se contente de mettre en avant le logement intermédiaire, à destination des classes moyennes supérieures, au détriment du logement social.

D’où vient ce paradoxe, alors que le logement, premier poste de dépense des Français, détermine en grande partie la vie de chacun, de son cadre de vie à son accès à l’emploi ?

« Pourquoi personne ne veut faire du logement un objet politique ? Déjà, on n’est pas aidé par nos concitoyens : dans les sondages, le sujet n’apparaît pas comme une préoccupation majeure », lâche, désappointé, le député (Renaissance, Val-d’Oise) Guillaume Vuilletet. Dans l’enquête Ipsos pour Le Parisien, le 25 février, le logement n’est qu’au dixième rang de la liste des douze préoccupations retenues, incluse en fait dans le pouvoir d’achat, classé premier.

La perte du pouvoir d’achat s’explique largement par la flambée du coût du logement. Comme le montre l’économiste du logement Jacques Friggit, à partir des années 2000, les prix de l’immobilier résidentiel ont progressé beaucoup plus vite que les revenus des ménages. Que les Français consacrent désormais 27 % de leur budget au logement, soit deux fois plus qu’à la nourriture, semble aujourd’hui acquis. « On s’est habitué au logement cher, mais la paix sociale a été achetée par la très forte valorisation du patrimoine immobilier, qui est allée de pair, estime Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. En revanche, le logement cher s’est traduit par une paupérisation des locataires du parc privé. »

Un horizon temporel rétréci

Si les politiques ne perçoivent pas l’attente des citoyens en matière de logement, c’est également parce que tous les territoires et toutes les générations ne font pas face aux mêmes difficultés. Si le loyer mensuel d’un 50 mètres carrés avoisine 500 euros à Châlons-en-Champagne, il atteint 1 500 euros en Ile-de-France. « Pour une infirmière ou une institutrice, ça ne revient pas du tout au même. Dans un cas, on vit correctement, dans l’autre, on est proche du lumpenprolétariat », souligne Benoist Apparu, maire (sans étiquette) de Châlons-en-Champagne et président du promoteur immobilier Emerige.

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