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« La French Tech peut-elle être populaire ? »

Dans une tribune au « Monde », Nicolas Brien, fondateur d’une start-up qui utilise l’IA, s’interroge sur le fond du programme d’une coalition de gauche en matière de numérique.

Publié le 25 juin 2024 à 17h43, modifié le 25 juin 2024 à 18h19 Temps de Lecture 3 min.

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Les mots « numérique », « innovation » ou « technologie » n’apparaissent pas une seule fois dans le programme du Nouveau Front populaire. Historiquement, les plus grandes avancées pour l’écosystème start-up l’ont pourtant été sous des gouvernements de gauche : la Banque publique d’investissement a été lancée par François Hollande, la French Tech par Fleur Pellerin dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et les bons de souscription de parts de créateur d’entreprise (BSPCE) ont été créés sous le gouvernement de Lionel Jospin.

On ne peut pas non plus parler d’opposition de principe entre « start-up » et « gauche ». Les start-up ne versent pas de dividendes et ont très fréquemment recours aux dispositifs de partage du capital avec les salariés (BSPCE). Elles viennent souvent remettre en cause les monopoles de grands groupes et créer des services plébiscités par le plus grand nombre. Elles embauchent quasiment exclusivement en CDI (92 %), sur des métiers d’avenir. Elles permettent de rééquilibrer la balance courante, en produisant des services numériques que la France achèterait essentiellement aux Américains.

Le leader de l’intelligence artificielle Nvidia est autant valorisé en Bourse que l’intégralité du CAC 40. Un CDI sur dix est généré par une entreprise du numérique. Le silence sur un sujet crucial pour l’avenir du pays est d’autant plus incompréhensible que la French Tech a urgemment besoin d’une bifurcation sociale et écologique. La France a beau compter 13 000 start-up, ce qui en fait le premier écosystème européen, la French Tech est loin d’être populaire.

La moitié des start-up françaises sont implantées à Paris

La création de start-up reste un sport de combat, mais un sport de riches. Les premiers fonds apportés dans une start-up sont, dans 55 % des cas, issus de « love money », c’est-à-dire issus des amis, des proches ou de la famille du fondateur. En moyenne, ces premiers fonds équivalent à 100 000 euros. Qui, en France, a une famille et des amis capables de lui apporter 100 000 euros ? Les success stories dont se targuent les médias économiques bénéficient rarement au plus grand nombre.

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La moitié des start-up françaises sont implantées à Paris et attirent plus de 80 % des 8 milliards d’euros investis dans les start-up françaises. Un nouveau gouvernement pourrait envisager de mieux redistribuer, au moment où le Labour s’apprête à revenir au pouvoir au Royaume-Uni et s’est engagé à revoir la fiscalité des fonds d’investissement et des start-up. Il serait pertinent que les deux nouveaux gouvernements se coordonnent et procèdent aux mêmes ajustements des deux côtés de la Manche.

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