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A Hongkong, la police face au peuple

Autrefois adulés, les agents de la ville cristallisent désormais la haine des manifestants, qui réclament une commission d’enquête indépendante sur les violences policières. Des actions sont prévues aujourd’hui.

Par  (Hongkong, correspondance)

Publié le 14 septembre 2019 à 02h33, modifié le 15 septembre 2019 à 09h26

Temps de Lecture 6 min.

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Des agents de police anti-émeutes pendant une manifestation à Hongkong, le 6 septembre.

Le torchon brûle entre les Hongkongais et leur police. La colère des habitants de la région administrative spéciale se cristallise désormais sur les forces de l’ordre – au moins autant que sur le gouvernement, qui a attendu trois mois de la pire crise qu’ait connue la cité depuis son retour dans le giron chinois pour enterrer un projet de loi permettant les extraditions, notamment vers la Chine. Les manifestants exigent à présent une commission d’enquête indépendante sur les violences policières, que le gouvernement refuse.

Face aux agents, des protestataires que la presse ne qualifie plus de « pacifiques » : les éléments les plus radicaux érigent des barricades, lancent des cocktails Molotov, allument des feux et résistent aux charges à coups de barres métalliques. Plusieurs stations de métro ont été partiellement vandalisées. L’hostilité est telle qu’un déploiement de routine d’une petite unité peut suffire à déclencher, sinon des heurts, au moins une cascade d’insultes à l’égard des policiers : « Assassins », « parasites », « triades » (mafieux), « chiens » et autres injures épicées dont le cantonais regorge. Lors des face à face avec les manifestants, les policiers se voient également adresser des slogans comme : « Les hommes bien ne deviennent pas policiers ». De leur côté, les policiers traitent ouvertement les protestataires de « cafards », malgré plusieurs rappels à l’ordre de leurs supérieurs.

« Une insulte à leur serment »

Les réseaux sociaux et les médias locaux abondent de vidéos documentant des abus flagrants, y compris sur des passants, des secouristes, des journalistes, ou même des adolescents. « En ce moment, ils sont complètement fous, constate un ancien policier de 34 ans, qui a quitté la police pendant le « mouvement des parapluies » – trois mois d’occupation de grandes artères de la troisième place financière mondiale en 2014, pour réclamer l’élection des dirigeants politiques au suffrage universel. Ils ne contrôlent plus leurs émotions ni leurs armes. On nous apprend très clairement à éviter la tête avec les matraques, car cela peut tuer. Mais on dirait qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour blesser le suspect. La manière dont je les ai vus jeter un suspect au sol après lui avoir lié les mains dans le dos, en lui cassant même les poignets, c’est totalement contraire à ce que l’on apprend. Et c’est devenu routinier. Leur comportement est une insulte à leur serment. » Lui était déjà alarmé par la mentalité qui commençait à régner chez ses collègues. « Ils sont convaincus que leurs dérives ne seront jamais punies. Pékin et le gouvernement ne font que les encourager », ajoute-t-il.

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