Des milliers de manifestants hongkongais ont repris en chœur, mercredi 2 octobre, des slogans contre le gouvernement et la police. SUSANA VERA / REUTERS Des milliers de Hongkongais se sont rassemblés spontanément, mercredi 2 octobre, pour manifester leur colère au lendemain d’affrontements d’une violence sans précédent au cours desquels un manifestant de 18 ans a été blessé par un tir à balle réelle d’un policier. Ces manifestants se sont retrouvés dans un parc avant de défiler dans un quartier commercial de la ville, reprenant en chœur des slogans antigouvernementaux et contre la police.
Quelques heures auparavant, des centaines de Hongkongais s’étaient rassemblés devant l’école du manifestant blessé, Tsang Chi-kin. Des élèves ont notamment scandé : « Pas d’émeutiers, seulement de la tyrannie », en brandissant des photos de l’incident qui a été filmé.
Tsang Chi-kin a été blessé dans le quartier de Tsuen Wan, à environ 10 kilomètres du centre-ville, par un policier qui lui a tiré dessus à bout portant au niveau du torse alors que son unité avait été attaquée par des protestataires. « Selon les dernières informations de l’hôpital, son état actuel est stable », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Des étudiants hongkongais rassemblés devant l’école de Tsang Chi-kin, blessé par balle le 1er octobre lors d’une manifestation. MOHD RASFAN / AFP « Un Etat policier de facto »
C’est le premier manifestant à avoir été victime d’un tir à balle réelle depuis le début des affrontements entre les militants pro-démocratie et les forces de l’ordre. Selon la police, l’auteur du tir craignait pour sa vie et, « dans un laps de temps très court, il a pris une décision et a tiré sur l’assaillant », a expliqué Stephen Lo, le chef de la police hongkongaise. Une version contestée par des manifestants, qui affirment que le policier a foncé dans la mêlée et a sorti son arme à feu.
« HK est devenue un Etat policier de facto », a notamment tweeté le militant Joshua Wong, figure du mouvement pro-démocratie de l’ex-colonie britannique. Des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues mardi, entendant ainsi défier Pékin qui célébrait le 70e anniversaire de la fondation de la Chine populaire.
Cette journée a donné lieu aux pires violences depuis près de quatre mois de mobilisation. Les hôpitaux ont affirmé avoir admis plus de soixante-dix personnes lors de cette journée, tandis que la police avançait le chiffre de vingt-cinq policiers blessés. Elle a par ailleurs annoncé avoir procédé à cent soixante arrestations et tiré six fois. Différents quartiers de la ville ont été le théâtre de longs affrontements, jusqu’à tard dans la soirée.