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Le Royaume-Uni suspend « immédiatement » son traité d’extradition avec Hongkong

Cette décision a été prise en réaction à l’imposition par la Chine d’une loi de sécurité controversée dans l’ancienne colonie britannique. Londres considère que cette loi porte atteinte aux libertés garanties dans la région administrative spéciale.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 20 juillet 2020 à 14h19, modifié le 21 juillet 2020 à 06h48

Temps de Lecture 2 min.

Un manifestant brandit un passeport britannique durant une manifestation à Hongkong le 29 mai.

Le Royaume-Uni a annoncé, lundi 20 juillet, suspendre « immédiatement et pour une durée indéterminée » le traité d’extradition qui lie Londres et Hongkong, en réaction à l’imposition par la Chine d’une loi de sécurité controversée dans l’ancienne colonie britannique.

Lors d’une annonce très attendue devant le Parlement, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a aussi annoncé étendre à Hongkong l’embargo sur les armes « potentiellement mortelles » déjà appliqué à la Chine.

Londres considère que la nouvelle loi porte atteinte aux libertés garanties dans la région administrative spéciale – y compris l’indépendance du système judiciaire. La suspension du traité empêche toute démarche de Hongkong demandant l’extradition d’un de ses ressortissants depuis le Royaume-Uni pour un jugement ou une incarcération sur son sol.

Boris Johnson pour un « équilibre » face à la Chine

En visite dans une école dans le Kent (Sud-Est), lundi matin, Boris Johnson a affirmé la nécessité d’un « équilibre » quant à la position du Royaume-Uni face à la Chine. Le premier ministre a déclaré qu’il allait maintenir une ligne « dure », mais qu’il ne deviendrait pas « quelqu’un d’automatiquement anti-Chine ». Les Etats-Unis, l’Australie et le Canada ont déjà suspendu leur traité d’extradition avec Hongkong.

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Le gouvernement chinois a d’ores et déjà réagi à la possible suspension, par la voix de Wang Wenbin, l’un des porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. « Ces remarques concernant Hongkong font abstraction du fait que la loi sur la sécurité nationale va dans le sens du projet Une Chine, deux systèmes », a-t-il souligné, en référence au principe de gouvernance régissant la région administrative spéciale depuis sa rétrocession à Pékin, en 1997.

Un communiqué, publié mercredi sur le site de l’ambassade chinoise en Grande-Bretagne, affirme « que la partie britannique va encore plus loin dans la mauvaise direction ». « La Chine exhorte la partie britannique à cesser immédiatement de s’ingérer dans les affaires de Hongkong qui sont les affaires intérieures de la Chine », indique la déclaration attribuée à un porte-parole anonyme de l’ambassade chinoise. « Le Royaume-Uni en supportera les conséquences s’il insiste pour aller dans la mauvaise voie. »

Les autorités de Hongkong et de Pékin défendent la nouvelle loi, indispensable à leurs yeux pour combler les failles dans la sécurité nationale révélées par les récents mouvements de contestation prodémocratie et antichinois, et la Chine a invité à plusieurs reprises les grandes puissances occidentales à cesser leur « ingérence » dans ce dossier.

Le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a annoncé, lundi 20 juillet, suspendre « immédiatement et pour une durée indéterminée » le traité d’extradition qui lie Londres et Hongkong.

« Le changement est en train d’arriver »

« J’ai parlé à de nombreux membres du Parlement à ce sujet, et j’ai obtenu un soutien très fort sur l’idée de suspendre le traité d’extradition avec Hongkong. Le changement est en train d’arriver », s’est félicité, quelques heures avant l’annonce probable de la suspension, Nathan Law, l’un des chefs de file de l’opposition au gouvernement pro-Pékin de Carrie Lam, qui a décidé à la mi-juillet de s’exiler à Londres.

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L’annonce intervient quelques jours après que le Royaume-Uni est revenu sur sa décision de soutenir l’implantation du groupe de télécommunication chinois Huawei sur son territoire pour le développement du réseau 5G, notamment pour des raisons de souveraineté et de sécurité.

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Au début du mois de juillet, Londres avait annoncé étendre l’accès à son sol pour près de trois millions de ressortissants de Hongkong éligibles à un passeport d’outre-mer britannique (BNO). Ils pourront travailler au Royaume-Uni pendant cinq ans, contre six mois actuellement, et à terme demander la citoyenneté.

Cet aménagement, qui intervient après des mois de manifestations prodémocratie, a provoqué la colère de Pékin. Il concerne les personnes éligibles à un BNO, soit les Hongkongais nés avant la rétrocession, ainsi que leurs enfants s’ils n’ont pas atteint la majorité.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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