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Ren Zhiqiang, un magnat chinois détracteur de Xi Jinping, condamné à une lourde peine de prison

Il avait publié sur Internet un article critiquant la réponse des autorités à l’épidémie de Covid-19.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 22 septembre 2020 à 10h29

Temps de Lecture 2 min.

Ren Zhiqiang, ici en novembre 2013, avait disparu peu après et avait été placé sous enquête en avril pour « violation de la discipline » – un euphémisme généralement utilisé pour désigner les malversations financières.

Ren Zhiqiang, l’ancien président du groupe public d’immobilier Huayuan et détracteur du président chinois, Xi Jinping, a été condamné à une peine de dix-huit ans d’emprisonnement et à 4,2 millions de yuans (530 000 euros) d’amende pour « corruption, acceptation de pots-de-vin, détournements de fonds publics et abus de pouvoir », a annoncé le Tribunal populaire intermédiaire n° 2 de Pékin.

Selon le jugement mis en ligne, Ren Zhiqiang a touché entre 2003 et 2017 environ 1,25 million de yuans (160 000 euros) de dessous-de-table. Jadis personnalité célébrée du monde des affaires et de l’immobilier, il aurait par ailleurs utilisé à son profit personnel ou détourné environ 111 millions de yuans (13,9 millions euros) de fonds publics.

Signe d’un certain embarras du pouvoir, le réseau social Weibo (équivalent de Twitter) a rapidement censuré les commentaires critiques du pouvoir sous les publications mentionnant l’affaire.

Xi Jingping comparé à un clown

Figure atypique dans un milieu économique généralement policé, il n’a jamais été homme politique. Mais il était très suivi sur les réseaux sociaux en raison de ses coups de gueule, qui lui ont valu le surnom de « Dapao » (« le canon »). Ren Zhiqiang a été arrêté en mars après avoir comparé Xi Jingping à un clown alors que ce dernier se félicitait de la gestion de la crise du nouveau Covid-19 par son gouvernement.

Dans un billet, qui ne mentionnait pas explicitement M. Xi, Ren Zhiqiang disait ne pas avoir vu « un empereur vêtu de ses habits neufs, mais un clown nu soucieux de vouloir continuer de passer pour un empereur », rapporte le China Digital Times, une publication basée aux Etats-Unis.

Ren Zhiqiang avait disparu peu après et avait été placé sous enquête en avril pour « violation de la discipline », un euphémisme généralement utilisé pour désigner les malversations financières.

Zen Zhiqiang a été exclu du Parti communiste chinois (PCC) dont il était membre en juillet. Il a été accusé le même mois d’avoir détourné des fonds pour assouvir sa passion pour le golf ou encore d’avoir illégalement accumulé d’importantes sommes d’argent.

Eliminer les opposants à Xi Jinping

L’immobilier dans lequel il évoluait jusqu’à sa retraite, en 2015, est un secteur propice aux malversations, dans une Chine qui depuis quarante ans connaît une frénésie de constructions. Et Xi Jinping mène depuis plusieurs années une vaste campagne anticorruption, très populaire auprès de l’opinion.

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Mais l’opération est également soupçonnée de servir à faire tomber des personnalités opposées à sa ligne politique. Or, Ren Zhiqiang était devenu influent avec des dizaines de millions d’abonnés sur Internet.

Le compte Weibo du magnat avait ainsi été désactivé dès 2016. Une décision survenue après la publication d’un message critiquant un discours de Xi Jinping, lequel exhortait les médias officiels à « servir » le PCC.

La société civile est sous pression depuis l’arrivée du président Xi, en 2013, au sommet de l’Etat : Internet davantage censuré, avocats des droits de l’homme inquiétés, voire détenus…

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Le Monde avec AFP et Reuters

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