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Chaque automne, la hausse des primes d’assurance-maladie affole les Suisses

Dans un pays qui ne connaît pas la Sécurité sociale, les citoyens sont tenus par la loi de souscrire une assurance-maladie privée individuelle dont le coût est nettement revu à la hausse tous les ans, au point qu’un tiers des ménages ne parvient plus aujourd’hui à la payer sans soutien financier de l’Etat.

Par  (Genève, correspondance)

Publié le 21 septembre 2023 à 03h00, modifié le 21 septembre 2023 à 07h40

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE GENÈVE

Alain Berset, président de la Confédération suisse et responsable de la santé, devant les Hôpitaux universitaires de Genève, en mars 2020.

C’est un rituel qui revient quand les feuilles jaunissent. Chaque année depuis onze ans qu’il est en fonction, la mine penaude et concernée, le ministre suisse de la santé, Alain Berset (Parti socialiste suisse), vient annoncer à ses concitoyens au Palais fédéral, à Berne, des adaptations « difficiles et douloureuses » tout autant que « malheureusement inévitables ». De quoi s’agit-il ? De la hausse des primes mensuelles d’assurance-maladie pour l’année suivante, en ascension perpétuelle, et que l’Etat est incapable de juguler depuis qu’il a institué, en 1996, la loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal).

Dès son origine, la consonance de l’acronyme est devenue pour les citoyens helvétiques aussi déplaisante que la réalité qu’il représente. Année après année, le mois de septembre vient apporter une nouvelle claque au budget des ménages. Après une hausse de 6,6 % en 2023, un nouveau saut de 8 % à 9 % devrait être dévoilé ces tout prochains jours pour 2024. S’ensuivront le chœur des récriminations, quelques semaines de tempête, en attendant la hausse de l’année d’après, dans un mélange de fatalisme et de libéralisme assumés.

« J’en ai marre, comme presque tout le monde dans la classe politique, disait ainsi l’an dernier à la même période Gerhard Pfister, le président du parti Le Centre. Rien ne change. Le système de santé en Suisse a une qualité exceptionnelle, mais c’est devenu beaucoup trop cher. Et personne parmi les acteurs du secteur, les assurances, les médecins, les hôpitaux et les cantons, n’a intérêt à réduire les coûts. » Dans certains cas, les primes ont doublé en moins de vingt ans. Il n’est ainsi pas rare que l’addition assurance-santé d’un couple et de leurs deux enfants atteigne 1 500 francs suisses (1 562 euros) par mois, alors que le salaire médian dans le pays tourne autour de 6 000 francs (6 250 euros).

Un système hautement inégalitaire

Conçue à l’origine comme un système mixte public-privé pour stimuler l’investissement, modérer les dépenses et maintenir le très haut niveau du système de santé helvétique, la LAmal était surtout soucieuse d’éviter les dérives bureaucratiques du NHS britannique ou de la « Sécu » française, les deux repoussoirs le plus souvent cités. Compromis typiquement helvétique, elle oblige de fait les individus à s’assurer, mais ils ne peuvent le faire que chez des assureurs, plusieurs dizaines, qui se livrent une féroce guerre à la conquête de nouveaux clients, en chassant les « bons risques ». Les jeunes en bonne santé obtiennent ainsi de bons tarifs.

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