Viola Amherd, actuelle ministre de la défense, a été élue mercredi 13 décembre pour un an à la présidence de la Suisse par le Parlement. Cette avocate et notaire de 61 ans a commencé sa carrière politique dans les années 1990 dans son canton, le Valais, et est considérée comme la ministre qui travaille le mieux, selon un sondage publié cet été par le premier groupe de presse de Suisse Tamedia.
Elle présidera la Suisse pendant toute l’année 2024, succédant à Alain Berset. Viola Amherd a placé sa présidence sous le signe du compromis et pris pour exemple une spécialité de son canton d’origine : la fondue moitié gruyère, moitié vacherin. « Elle illustre pourquoi il est avantageux de s’écouter les uns les autres : cela fonctionne très bien lorsque le frais et le crémeux sont mélangés. Et on trempe tous nos fourchettes dans le même caquelon », a-t-elle lancé devant le Parlement.
La fonction présidentielle est largement honorifique, la collégialité et le compromis étant un marqueur du gouvernement fédéral suisse.
Inconnue du grand public avant son arrivée au gouvernement, elle a hérité en 2019 du ministère de la défense, un poste qu’elle ne convoitait guère, mais d’où elle a su gagner la confiance de la population et se faire apprécier des autres partis. Elle a essuyé quelques polémiques, comme le choix de l’avion de combat américain F35, au grand dam de Paris, et « fait montre d’une capacité à passer entre les gouttes et à retomber sur ses pattes », note le quotidien Le Temps.
Seul nouvel arrivant au sein du Conseil fédéral, fort de sept membres, le socialiste Beat Jans, 59 ans, élu après trois tours de scrutin. Apprenti agriculteur, l’élu du canton de Bâle-Ville à la frontière de la France et de l’Allemagne, a ensuite décroché un diplôme en sciences de l’environnement à la prestigieuse Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
Il remplace le ministre Alain Berset (Parti socialiste), qui a décidé il y a quelques mois de ne pas se représenter, après avoir piloté la lutte contre la pandémie de Covid-19. Tous les autres conseillers fédéraux ont été reconduits. Les sept vont pouvoir choisir leur portefeuille en fonction de leur ancienneté au gouvernement.
En Suisse, les quatre premiers partis – Union démocratique du centre (droite radicale), le Parti socialiste, le Parti libéral-radical et Le Centre – se partagent les sept portefeuilles ministériels, selon le système dit de la « formule magique » : 2-2-2-1.