Aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP), si les athlètes sont les plus attendus, ils ne sont pas les seuls qui doivent être choyés. La réussite passe aussi par un soutien spécifique à leurs entraîneurs. C’est l’objet du « plan coachs », mis en œuvre au printemps 2022 par les pouvoirs publics français, à travers l’Agence nationale du sport (ANS).
Pour placer durablement la France dans le top 5 des nations au classement des médailles – l’objectif assigné, en 2021, par le président Macron à l’issue de Jeux de Tokyo décevants (huitième place, avec 33 podiums, dont dix titres) –, l’ANS a entrepris de « renforcer le potentiel et les compétences des entraîneurs » des sportives et des sportifs les plus susceptibles de monter sur un podium à Paris.
« Nous souhaitons les soutenir, les valoriser et les accompagner pour leur redonner une posture plus ambitieuse », théorisait, en novembre 2022, Claude Onesta, manageur de la performance au sein de l’instance. L’agence y a mis les moyens : plus de 15 millions d’euros en 2023, quand l’accompagnement de l’encadrement sportif ne disposait que de 6,6 millions en 2020 avant le dispositif.
Quelque 217 entraîneurs ou sélectionneurs – dont 191 de disciplines olympiques et paralympiques inscrites aux Jeux 2024 – bénéficient du plan coachs. Il est question de formations individualisées ou collectives sur des thématiques spécifiques – comme la gestion du stress pendant les compétitions – ou de faciliter les échanges et les retours d’expérience entre professionnels.
Il s’est agi, aussi, de revaloriser les conditions salariales de techniciens dont certains sont parfois partis à l’étranger monnayer leur expertise. « Le plan coachs répond à un vrai constat : les techniciens du sport français sont moins bien payés que leurs homologues étrangers, avance Ludovic Royé, président de l’Association des directeurs techniques nationaux. Si on veut attirer les meilleurs, il était nécessaire d’augmenter leur rémunération. »
L’ANS a donc versé aux fédérations concernées une somme de 18 000 euros brut – un maximum – par an et par coach identifié. Plus d’une centaine d’entre eux ont ainsi reçu un « complément de salaire ». En cas de médaille olympique, ils toucheront en outre une prime au moins égale à la moitié de celle remise à l’athlète – qui touchera 80 000 euros pour l’or, 40 000 pour l’argent et 20 000 pour le bronze – dont ils sont l’entraîneur principal.
Quelques accrocs et incompréhensions
Certains entraîneurs français expatriés ont été convaincus de rentrer au pays, comme le maître d’armes Hugues Obry, de retour après plusieurs années à professionnaliser l’escrime en Chine. La greffe n’a toutefois pas pris. L’ancien champion olympique par équipe (2004) a démissionné fin février de ses fonctions de manageur de l’épée masculine tricolore après des mois de conflit interne.
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