A l’image du ciel allemand, hésitant en ce mois de juin, il y a comme un contraste, ombre et lumière mêlés, sur l’équipe de France de football, à l’heure où elle s’apprête à entrer dans son onzième championnat d’Europe des nations, lundi 17 juin à 21 heures, face à l’Autriche.
Côté lumière, hors le soleil qui tente épisodiquement de réchauffer la petite ville de Paderborn, près de laquelle les Bleus ont pris leurs quartiers le 12 juin, figure l’engouement local. Quatre mille personnes ont assisté, jeudi, à une séance d’entraînement ouverte au public. Ramenez la coupe à la maison, de Vegedream, et Aya Nakamura dans les enceintes, petits drapeaux et sourires d’enfants pour entourer les vice-champions du monde, dont le séjour dans ce petit coin rural de Rhénanie-du-Nord-Westphalie fait bien sûr événement.
Côté lumière encore, il y a le regard de l’Europe du ballon rond, qui classe les Français parmi les favoris de la compétition. Une habitude, au vu de leur historique récent (trois finales disputées lors des quatre dernières grandes compétitions). Sous le signe des deux étoiles qui habillent leur hôtel et leur centre d’entraînement, en référence à leurs titres mondiaux, les Bleus ne renient pas cette ambition. Gagner cet Euro (après ceux de 1984 et 2000), « c’est notre objectif », avait assumé Didier Deschamps dès l’annonce de la liste des joueurs retenus pour le tournoi. C’est qu’il y a, pour celui qui boucle sa douzième saison comme sélectionneur, une part de défi personnel : en cas de succès, il aura tout gagné sur le plan international, comme joueur puis comme entraîneur. Le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, lui, a précisé que les Bleus se doivent d’aller au moins « en demi-finale ».
Des signaux inquiétants
Mais ce statut de favori est aussi encombrant et recèle son poison : le relâchement, voire l’excès de confiance. Lors de l’édition précédente, en 2021, les hommes de Deschamps étaient tombés de haut face à la Suisse dès les huitièmes de finale, à l’issue d’un match où ils s’étaient un temps crus à l’abri. Cette année, il n’y aura pas plus de droit à l’erreur : le tirage au sort a placé la France dans un groupe piégeux, comportant l’Autriche, les Pays-Bas et la Pologne. Trois sélections synonymes de défis variés : de la puissance athlétique, de la vivacité, quelques joueurs de tout premier plan. « Il faut garder l’humilité nécessaire pour franchir le premier tour », a bien sûr averti le sélectionneur.
Dans cette optique, les performances mitigées des Bleus en 2024 semblent les protéger d’une surestimation de leurs capacités. Car un voile d’ombre a glissé, ces derniers mois, sur l’impression globale qu’ils dégagent.
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