Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Laurent Cantet, Palme d’or 2008 avec « Entre les murs », est mort

Mort à l’âge de 63 ans, le réalisateur travaillait sur un projet de film, intitulé « L’Apprenti », qui devait sortir en 2025.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 avril 2024 à 16h59, modifié le 25 avril 2024 à 18h42

Temps de Lecture 2 min.

Le cinéaste Laurent Cantet en 2014.

Palme d’or 2008 pour son film Entre les murs, le cinéaste Laurent Cantet est mort jeudi 25 avril à l’âge de 63 ans, a confirmé son producteur au Monde. « Il est mort ce matin à Paris de maladie », a fait savoir son agent, Isabelle de La Patellière, à l’Agence France-Presse.

Réalisateur discret à la fibre sociale assumée, Laurent Cantet était entré dans l’histoire de Cannes en 2008 en recevant la Palme d’or pour Entre les murs, attribuée par un jury présidé par Sean Penn. Mi-documentaire, mi-fiction, ce film d’un budget de 2,4 millions d’euros met en scène un professeur de français, François Bégaudeau (auteur du roman éponyme dont il s’inspire), et des élèves de 13 à 15 ans, aux origines géographiques et sociales multiples, dans un collège parisien.

Le Festival de Cannes a immédiatement réagi, saluant la mémoire d’un « humaniste acharné, qui cherchait la lumière malgré la violence sociale, qui trouvait l’espoir malgré la dureté de la réalité ». Un cinéaste et scénariste « dont l’œuvre cohérente et humaniste dessine un cinéma sensible, à fleur de peau et à fleur de société », ajoute le Festival, qui décrit Entre les murs comme un film « au naturalisme déconcertant ». « Cinéaste fin, discret et plein d’humanité, nullement ébloui par sa Palme d’or, Laurent Cantet réussissait avec précision et sens du rythme ce qu’il y a de plus difficile au cinéma : filmer les conversations, c’est-à-dire la vie », a salué l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.

Un projet de film pour 2025

Fils d’enseignants, Laurent Cantet était l’héritier de la culture de ses parents, « des gens engagés dans un certain nombre de causes, chez lesquels la morale laïque et républicaine était très incarnée ». Une autre famille s’est constituée pendant ses études à l’Idhec, l’ancêtre de la Fémis, avec un clan de camarades, au point de fonder avec eux une société de production, Sérénade.

Destinés selon lui à décrire le monde et sa complexité, les quatre premiers longs-métrages de Laurent Cantet affichent une grande cohérence. Affrontement entre un père ouvrier et son fils promu DRH à l’heure de l’application des 35 heures dans une usine (Ressources humaines) ; mensonges d’un homme licencié qui s’invente un job à l’ONU et assassine sa famille pour ne pas avoir à lui révéler son imposture (L’Emploi du temps, inspiré par l’affaire Jean-Claude Romand) ; vacances de femmes mûres en Haïti qui payent des travailleurs du sexe locaux (Vers le sud) ; chronique de la vie d’un collège qui apparaît comme une caisse de résonance des turbulences nationales, posant les questions de pouvoir, d’inégalité des chances, d’intégration sociale et culturelle, de sans-papiers (Entre les murs). Il s’agit chaque fois de filmer le travail : ouvriers/cadres, consultant en entreprises/chômeur, travail du sexe, prof/élèves et bureau du directeur vécu comme un Guantanamo.

Par la suite, il évoquera l’histoire de cinq jeunes filles qui constituent un gang pour pouvoir lutter contre le machisme et l’emprise des hommes sur les femmes (Foxfire), celle d’un retour à La Havane après seize ans d’exil en Espagne (Retour à Ithaque), celle d’une romancière parisienne connue qui anime à La Ciotat un atelier d’écriture avec un groupe de jeunes en insertion (L’Atelier), ou encore celle d’un jeune écrivain qui publie son premier roman tandis que l’on retrouve sur Internet ses anciens commentaires homophobes et antisémites (Arthur Rambo). Le réalisateur travaillait sur un projet de film, intitulé L’Apprenti, qui devait sortir en 2025.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.