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Mines : « Le géant BHP veut racheter Anglo American non pas pour ses diamants mais pour son cuivre »

Le groupe sud-africain confirme avoir reçu une proposition « non sollicitée » de la part du géant australien. La ruée sur le cuivre, dont la consommation devrait s’accroître de près de 30 % dans les dix ans, ne fait que commencer, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 25 avril 2024 à 12h00 Temps de Lecture 1 min.

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Vue aérienne de la mine de cuivre de Los Bronces, détenue par le groupe Anglo American, dans les Andes, près de Santiago au Chili, le 17 novembre 2014.

Pour faire fortune, laissez tomber les diamants et suivez le cuivre. L’antique métal, aussi vieux que l’agriculture, vaut aujourd’hui de l’or. Et il est bien plus facile à trouver. Tous les petits malfrats se découvrent en ce moment une passion pour les réseaux de télécommunications, qu’ils pillent pour revendre le métal sur le marché noir. Ils ne sont pas les seuls à succomber à cette nouvelle fièvre provoquée par la transition énergétique.

Le premier groupe minier mondial, l’australien BHP, a annoncé ce jeudi 25 avril proposer une fusion à son concurrent, le sud-africain Anglo American, propriétaire du roi du diamant De Beers, mais aussi d’immenses mines de cuivre au Chili. Il s’agirait en fait d’une absorption pure et simple, puisque BHP est cinq fois plus gros que son rival en capitalisation boursière. La transaction, en titres, s’élèverait à 42 milliards de dollars (39 milliards d’euros), selon l’agence Bloomberg.

L’affaire est loin d’être dans le sac pour l’australien. Sa proie a très moyennement apprécié la proposition, qu’elle juge « non sollicitée et hautement conditionnelle ». Mais les mineurs sont des grands fauves qui savent composer à la fois avec les exigences du temps très long et la nécessité de vite saisir les opportunités. Il faut dix-sept ans en moyenne pour ouvrir une mine, mais quelques semaines pour fondre sur une proie affaiblie. Le cours de Bourse de Anglo American a chuté de 12 % en un an, à la suite d’une révision à la baisse de ses prévisions de production.

BHP n’est pas intéressé par le diamant ni le platine, qui font la renommée d’Anglo American, mais par ses mines de cuivre. Le courtier suisse en matières premières, Trafigura, posait récemment l’équation dans Le Monde : la consommation devrait s’accroître de près de 30 % dans les dix ans, principalement pour accompagner l’électrification de l’énergie (voitures, réseaux), alors que, depuis dix ans, la demande dépasse déjà l’offre. Selon l’AIE, il faudrait ouvrir 80 nouvelles mines avant deux ans pour répondre à cet appel d’air. On en est loin. BHP a choisi pour sa part d’acheter ses concurrents. Son compatriote Oz Minerals en 2023 pour 6,4 milliards de dollars, et maintenant BHP.

Reste pour lui à surmonter les réticences de l’Afrique du Sud, dont le fonds de retraite est le premier actionnaire d’Anglo American, celles des autorités de la concurrence, qui voient ce groupe s’arroger près de 10 % de la production mondiale, et enfin une éventuelle surenchère de concurrents, comme son grand rival Rio Tinto. La ruée vers le cuivre promet d’être sanglante.

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