Soutien européen : "Ce qui vaut pour l’Ukraine doit valoir pour nous demain", estime la présidente géorgienne

Elle veut s'assurer du soutien des Européens. La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, en visite à Paris pour le Forum pour la paix, estime que la Russie "a fait tous les mauvais calculs, mois après mois, sur la solidarité européenne, la résistance ukrainienne". A la tête d'une ex-république soviétique et voisine de la Russie, situé dans le Caucase, Salomé Zourabichvili voit le retrait de l'armée russe de la région de Kherson comme le début de la débacle.

En désaccord avec son gouvernement sur la prudence à adopter dans la réaction face à l'invasion russe de l'Ukraine, Salomé Zourabichvili, qui préfère adopter un ton plus ferme dans ses prises de parole, estime toutefois qu'il est "très important, stratégiquement, que l'Union européenne, que la communauté internationale ne fasse pas passer une nouvelle ligne entre l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie". En d'autres termes, "il faut pas que la Russie puisse penser que demain, devant la défaite humiliante qu'elle va subir en Ukraine, elle peut se refaire une nouvelle virginité en bougeant du côté de la Géorgie". Ainsi, Salomé Zourabichvil réclame que "ce soit très clair que nous sommes dans le même panier, je dirais, et que ce qui vaut pour l'Ukraine vaudra demain pour la Géorgie en termes de de solidarité et de soutien", notamment de la part de l'Union européenne.

Environ 100.000 réfugiés russes en Géorgie

Après l'appel à la mobilisation militaire par le président russe Vladimir Poutine, "plus de 700.000 russes ont franchi la frontière vers la Géorgie", explique la présidente géorgienne. "600.000 et quelques sont repartis probablement sur différentes directions, l'Arménie voisine, la Turquie et les pays européens. 100.000, à peu près sont restés", détaille Salomé Zourabichvili. Cette dernière explique que son pays accueille également environ "30.000 réfugiés ukrainiens, dont certains sont retournés au moment où les choses se sont calmées à Kiev et son revenus ensuite."

Il n'y a pas eu "d'incident grave", se félicite la présidente géorgienne, dont le pays est occupé à 20% par l'armée russe. "Il y a des échanges verbaux de temps en temps, mais dans l'ensemble, cette population russe qui est arrivée en Géorgie et qui pour le moment y reste, est une population qui manifestement n'a pas envie de partager le sort de cette Russie poutinienne en guerre, n'a pas envie d'être mobilisée."