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Tchad: des dizaines de personnes interpellées dans une radio privée

Au Tchad, des forces de sécurité ont investi, vendredi 27 novembre, les locaux d'une radio privée et interpellé près de 70 personnes. La plupart des personnes interpellées ont été libérées vendredi après-midi, assurent plusieurs sources. Toutefois, trois militants de la société civile ont été gardés à vue, vendredi et samedi, ont été « mis à la disposition de la justice », selon la police.

Soldats tchadiens devant le tribunal de Ndjamena (image d’archive 2007).
Soldats tchadiens devant le tribunal de Ndjamena (image d’archive 2007). Thomas SAMSON/Gamma-Rapho via Getty Images
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Les faits se sont produits vendredi matin, vers 10h00. Le directeur de la radio FM Liberté dit avoir vu quatre véhicules de la police entrer dans les locaux, sans mandat d’arrêt et « sans explications », assure Lazare Djekourminga Kaoutar, le directeur. Les forces de sécurité ont eu recours à « plusieurs tirs de gaz lacrymogène », poursuit ce responsable.

Selon la police, des personnes tenaient une banderole portant la mention « Forum citoyen ». Soixante-dix personnes ont ainsi été interpellées, précise un communiqué. La police invoque l’interdiction, par les autorités, du « Forum citoyen » et l’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes, en période de pandémie.

« Il s’agissait de journalistes et de techniciens. Ils ont tous été relâchés », précise le commandant Paul Manga, porte-parole de la police avant d’ajouter que « trois militants de la société civile seront déférés devant le Parquet, ce samedi ».

Me Francis Lokouldé, l’avocat des trois prévenus, dénonce une « arrestation injustifiée ». Il n’y avait « aucune tentative d’organiser un forum », assure cet avocat. Ses clients, explique-t-il, s’étaient simplement déplacés pour informer de la tenue d’un point presse.  

Une « confusion » avec une manifestation spontanée

La Commission nationale des droits de l’homme qui affirme être intervenue pour dialoguer avec le ministère de l’Intérieur, assure que la trentaine de journalistes interpellés ont été libérés vendredi après-midi. Selon la CNDH, il y aurait eu une « confusion », avec une manifestation spontanée mais interdite de militants de la société civile qui défilaient, près des locaux de la radio FM Liberté.

Joint par RFI, Lazare Djekourminga Kaoutar, directeur de la radio, revient sur cette descente musclée.

Il était 10h00 et quelques… lorsque quatre Toyota bondées de policiers armés jusqu’aux dents sont arrivées devant la radio. Les policiers se sont mis à tirer des grenades lacrymogènes dans la cour. C’était une débandade totale. Après, la police a investi les lieux pour extraire les journalistes et les faire prisonniers. […] Ils n’avaient aucun mandat d’arrêt. Ils ont dit qu’ils avaient reçu des ordres d’en haut et donc, ils n’avaient pas besoin de donner des explications.

01:02

Lazare Djekourminga Kaoutar

Bineta Diagne

 

 

 

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