Corridor de Suwałki

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Le corridor de Suwałki ou couloir de Suwalki (en polonais : przesmyk suwalski, en lituanien : Suvalkų koridorius), est un corridor géopolitique long de 85 km qui correspond à la frontière lituano-polonaise ou de 65 km à vol d'oiseau[1] , séparant la Lituanie au nord-est de la Pologne au sud-ouest et reliant l'oblast de Kaliningrad, qui appartient à la Russie, situé au nord-ouest et à la Biélorussie au sud-est[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le traité de Suwałki (ou accord de Suwalki) signé le 7 octobre 1920 met un terme à la guerre entre la Pologne et la Lituanie. Cet accord détermine la ligne de démarcation qui traverse la région de Suwalki et fixe la frontière actuelle entre la Pologne et la Lituanie, deux états membres de l'OTAN.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le corridor ou couloir de Suwalki tire son nom de la ville polonaise du même nom[3].

Utilisation[modifier | modifier le code]

La dénomination de « corridor de Suwalki » est utilisée principalement dans un contexte militaire, en raison du fait que cette bande de terre assure, seule, une continuité territoriale entre les trois États baltes et les autres pays de l'OTAN (Pologne au premier chef).

On utilise également les dénominations suivantes : passage, couloir ou trouée.

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte illustrant les frontières entre la Pologne, la Russie, la Biélorussie et la Lituanie.

Le couloir de Suwalki est une bande de terre dans le nord-est de la Pologne et le sud de la Lituanie, autour de la ville de Suwalki. Le corridor de Suwalki est situé à la plus petite distance entre l'exclave de Kaliningrad, qui appartient à la Russie, et la Biélorussie qui entretient des relations étroites avec la Russie. La distance à vol d'oiseau entre l'Oblast de Kaliningrad et la Biélorussie mesure 65,4 km à son point le plus étroit.

Région peu peuplée couverte de forêts, lacs et marécages, la partie orientale suit sur 12 km les méandres de la Marycha (lituanien: Seina), petite rivière qui sert de frontière naturelle polono-lituanienne et lituano-biélorusse. Aucun axe routier ne traverse cette région pour relier la Biélorussie et l'exclave de Kaliningrad.

Enjeux militaires[modifier | modifier le code]

La dissolution de l'URSS et celle du Pacte de Varsovie créèrent des frontières qui isolèrent Kaliningrad de la Russie. Le passage de Suwalki constitue depuis le plus court chemin de la Biélorussie, alliée de la Russie, à Kaliningrad mais aucun passage terrestre de troupes russes dans ce corridor n'a jamais été d'application jusqu'à ce jour.

À la fin des années 2010, le couloir de Suwalki se trouve en première ligne d’une tension grandissante entre l'OTAN et la Russie post-soviétique[4]

Ce passage terrestre devient un lieu stratégique. Il suscite les craintes des pays Baltes qui y voient depuis longtemps une possible porte d'entrée pour les troupes russes. Une invasion russe isolerait les pays Baltes de l’Alliance atlantique[5],[6] Il est considéré depuis longtemps comme le talon d’Achille de l’OTAN et constitue son maillon faible sur le flanc oriental.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Corentin Pennarguear, « Si la Russie attaque l'Europe... Le « corridor de Suwalki » sera le point faible de l'Otan », sur lexpress.fr, L'Express, Paris, (consulté le ).
  2. Fadile Bhayat, « Focus - Pologne : le corridor de Suwalki, prochain objectif militaire des Russes ? », sur france24.com, France 24, Paris, (consulté le ).
  3. (es) Daniel Iriarte, « El 'corredor de Suwalki', la franja de la que depende la seguridad de Europa » [« Le « corridor de Suwalk », la bande dont dépend la sécurité de l'Europe »], sur elconfidencial.com, El Confidencial, Madrid, (consulté le ).
  4. (en) Hannah Lucinda Smith, « The Suwalki Corridor : Moscow’s invasion route to Europe » [« Le couloir de Suwalki : la route d'invasion de Moscou vers l'Europe »], sur thetimes.co.uk, The Times, Londres, (ISSN 0140-0460, consulté le ).
  5. Tiffany Fillon, « Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan », sur france24.com, France 24, Paris, (consulté le ).
  6. Roxane Grolleau, « Suwalki, à la frontière de la guerre », sur lemonde.fr, Le Monde, Paris, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]