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Xiaomi : « Le petit grain de riz se lance dans le grand bain du marché automobile »

Le roi chinois du smartphone a présenté sa voiture Speed Ultra 7, cinq fois moins chère que la Porsche Panamera malgré une ressemblance certaine. Le modèle devra trouver sa place au sein d’un marché où la concurrence est particulièrement rude, de Tesla à BYD, observe Philippe Escande, journaliste économique au « Monde ».

Publié le 29 mars 2024 à 10h36, modifié le 29 mars 2024 à 12h01 Temps de Lecture 2 min.

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Lae modèle Speed Ultra 7 de Xiaomi lors d’un événement de lancement à Pékin, jeudi 28 mars.

Pour les amateurs de belles voitures allemandes, la Porsche Panamera est le compromis de rêve entre la voiture familiale et le coupé sportif qui fait la réputation mondiale de la firme de Stuttgart (Allemagne). Seul souci, les prix démarrent à 90 000 euros. Idem pour sa petite sœur, plus compacte et en version électrique, la Taycan.

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Le rêve devient soudain plus accessible, du moins pour le client chinois. La Speed Ultra 7 de Xiaomi ressemble comme deux gouttes d’eau à la Taycan, mais elle ne coûte que 28 000 euros. Trois à six fois moins cher que les luxueuses Porsche. En la présentant, jeudi 28 mars, Lei Jun, le PDG fondateur du roi chinois du smartphone, a ajouté que ses performances étaient même supérieures à celles de ses concurrentes, qu’elles soient allemandes ou américaines, comme Tesla : une autonomie de 800 kilomètres et une accélération encore plus ébouriffante.

Xiaomi, « petit riz » en chinois, est souvent dépeint comme l’« Apple chinois ». Même science de l’innovation et de la chaîne logistique, même souci de construire autour de son architecture logicielle tout un univers de gadgets électroniques interconnectés, du téléphone à l’aspirateur, même diversification dans les services. Jusqu’aux interventions cool et spectaculaires de Lei Jun sur le modèle de Steve Jobs. Mais, cette fois, l’élève a dépassé le maître. Alors qu’Apple a décidé, en ce même mois de mars, de dissoudre son activité qui travaillait sur une voiture électrique, le petit grain de riz se lance dans le grand bain du marché automobile, dix fois plus gros que celui du téléphone mobile.

Pas de bon augure pour les constructeurs occidentaux

Un bain très encombré depuis l’émergence de la propulsion électrique, qui bouleverse cette industrie plus que centenaire et représente déjà près du quart des ventes mondiales. Rien qu’en Chine plus d’une centaine de concurrents se disputent le marché. Ils étaient cinq fois plus nombreux en 2019. La plupart disparaissent au fil des guerres des prix. A 28 000 euros, la Speed Ultra 7 ne vise pas tant Porsche que la Tesla Model 3, dont les tarifs ont été écrasés en Chine, mais qui s’y vend encore environ 2 000 euros de plus que celle de Xiaomi. BYD, dont les profits ont explosé cette année, détient désormais, à lui seul, le tiers du marché chinois. La concurrence sera donc très rude pour Xiaomi. Mais il compte sur sa compétence logicielle et sa science logistique. Le constructeur Beijing Automotive, propriété de l’Etat, fabriquera pour lui ses bolides.

Toute cette frénésie n’est pas de bon augure pour les constructeurs occidentaux, notamment européens, qui voient déjà débarquer sur le port d’Anvers (Belgique) les cargos de voitures chinoises à prix cassés. Même la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, s’est émue de la situation, mercredi 27 mars, en visitant une usine de panneaux solaires en Géorgie, fustigeant les surcapacités qui distordent le commerce et l’industrie mondiale. Pas sûr que cela perturbe les plans de Lei Jun, bien décidé à prouver qu’Apple a eu bien tort de ne pas se lancer dans l’aventure.

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