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« Le conflit Nétanyahou-Biden est révélateur du malaise qui s’est installé dans les relations israélo-américaines »

L’abstention des Etats-Unis lors d’un vote à l’ONU, lundi, appelant à un cessez-le-feu à Gaza est la dernière manifestation en date du changement dans ce vieux couple, décrypte Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Publié le 28 mars 2024 à 05h30, modifié le 28 mars 2024 à 06h50 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Benyamin Nétanyahou tient tête à Joe Biden. Sur l’avenir de Gaza et la conduite de la guerre contre le Hamas palestinien, le premier ministre israélien s’oppose au président américain. Un différend comme tant d’autres déjà entre ces deux alliés ? Pas sûr. Le conflit Nétanyahou-Biden est révélateur du malaise qui, depuis une vingtaine d’années, s’est installé dans les relations israélo-américaines.

Au siècle passé, la Maison Blanche a dû, à plusieurs reprises, hausser le ton pour être entendue de son protégé israélien – auquel les Etats-Unis dispensent une aide militaire annuelle qui dépasse aujourd’hui 3 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros). Et Israël finissait, en général, par obtempérer. Cela ne marche plus. Quelque chose de profond a changé dans ce vieux couple. L’abstention des Etats-Unis lors d’un vote à l’ONU, lundi 25 mars, appelant à un cessez-le-feu à Gaza en est la dernière manifestation.

Depuis des semaines, Nétanyahou résiste aux injonctions de Biden. Celui-ci, pleinement conscient de la singularité du massacre perpétré le 7 octobre 2023 par le Hamas, la branche islamiste du mouvement national palestinien, a défendu le droit d’Israël à répliquer. L’Amérique a livré et livre toujours à son allié les munitions requises pour une intense campagne de bombardements.

Une vérité complexe

Cinq mois plus tard, le Hamas aurait essuyé des pertes conséquentes : quelque 10 000 morts dans ses effectifs combattants. Mais la population civile palestinienne, femmes, enfants, vieillards, a subi le plus dur de la campagne – plus de 20 000 morts, dit le Hamas, et sans doute beaucoup d’autres sous les décombres. La ville de Gaza est dévastée, la faim menace, plus de 1 million de personnes ont trouvé refuge dans le Sud, à Rafah.

Le président des Etats-Unis entend que la ville de Rafah soit épargnée ; le chef du gouvernement israélien veut y poursuivre la guerre. Les deux hommes s’opposent aussi sur ce que doit être l’après-guerre : la longue marche vers un Etat palestinien pour le premier ; on continue comme « avant » (le 7 octobre et la guerre) pour le second.

Refusant de conditionner l’assistance des Etats-Unis au gouvernement d’ultradroite de Nétanyahou, Biden a-t-il été trop complaisant ? La vérité est plus complexe. La relation entre Israël et les Etats-Unis a évolué depuis la fin de la guerre froide. Les filleuls se sont émancipés du parrain. Ils ont acquis une marge d’autonomie diplomatique. Ils ont tissé des liens avec les grandes et les moyennes puissances émergentes. Sans rompre avec Washington, Israël a développé ses relations avec la Russie, la Chine, l’Inde et tant d’autres.

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