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Avortement : Donald Trump s’en remet aux Etats, après de longues hésitations

Le candidat républicain à la présidentielle, qui paraissait favorable à une loi de compromis sur l’IVG, s’est finalement rangé derrière l’avis de la Cour suprême, qui avait abrogé ce droit fédéral en 2022.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 08 avril 2024 à 20h03, modifié le 09 avril 2024 à 09h02

Temps de Lecture 4 min.

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Des manifestants contre l’avortement réunis à l’occasion du discours de Donald Trump (alors président des Etats-Unis), lors de la 47ᵉ « Marche pour la vie », à Washington, le 24 janvier 2020.

Pendant plus d’un an, Donald Trump avait refusé de préciser sa position sur l’avortement. Ce sujet de société majeur aux Etats-Unis provoque une fracture entre Etats répressifs et ceux soucieux des droits reproductifs, depuis la décision historique de la Cour suprême, en juin 2022, d’invalider l’arrêt Roe vs Wade. Lundi 8 avril, le candidat républicain a fini par diffuser une vidéo de quatre minutes sur son réseau Truth Social, qui ne clôt nullement le débat et trahit son embarras politique.

A sept mois de l’élection présidentielle, Donald Trump estime qu’il revient à chaque Etat de décider de sa législation. Il se place ainsi dans la droite lignée de la décision de la Cour suprême. Le candidat républicain a d’ailleurs remercié pour leur « courage » les six juges conservateurs qui en composent la majorité, citant leur nom un à un. « J’ai été la personne fièrement responsable de la fin » de l’arrêt Roe vs Wade, a souligné Donald Trump. Ce dernier se dit simplement favorable, « comme Ronald Reagan », à des exceptions en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la vie de la mère.

Ce changement de cap constitue une surprise. Les propos récents du candidat suggéraient un soutien à une loi fédérale de compromis sur cette question. A l’antenne de WABC-TV, le 20 mars, il déclarait que « quinze semaines [de grossesse] semble être un chiffre mettant les gens d’accord. Mais je ferai cette annonce au moment approprié. » En privé, Donald Trump avait exprimé son intérêt pour une loi fédérale fixant à seize semaines le délai maximum pour une interruption volontaire de grossesse, soit davantage que dans de nombreux pays européens – quatorze semaines en France.

L’habilité au détriment de la conviction

En virant de bord, l’ancien président privilégie l’habilité au détriment de la conviction. Comme en toute chose, il a une approche purement transactionnelle de l’avortement. La santé des femmes, les questions éthiques, religieuses et médicales importent peu à ses yeux. La droite chrétienne, elle, refuse tout compromis sur l’essentiel, même si elle sera à jamais reconnaissante à l’ancien président d’avoir nommé trois juges conservateurs à la Cour suprême.

« Au bout du compte, il s’agit uniquement de la volonté du peuple, a résumé Donald Trump. Vous devez suivre votre cœur ou, dans de nombreux cas, votre religion ou votre foi. (…) Vous devez aussi gagner les élections et restaurer notre culture et, en fait, sauver notre pays qui est actuellement et tristement une nation en déclin. » Comment concilier Dieu, la défense de la vie et les calculs électoraux ?

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