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PFAS : la Belgique cherche des responsables dans le scandale de la contamination des eaux

La ministre wallonne de l’environnement, Céline Tellier, aurait été avertie de la présence massive de « polluants éternels » dans l’eau consommée par des milliers d’habitants.

Par  (Bruxelles, correspondant)

Publié le 15 novembre 2023 à 18h06, modifié le 16 novembre 2023 à 09h16

Temps de Lecture 3 min.

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La commission de l’énergie, de l’environnement et du climat au Parlement régional de Bruxelles, réunie sur  le cas de la pollution de l’eau par les PFAS, le 15 novembre 2023. Sur l’écran vidéo, le ministre bruxellois de l’environnement, Alain Maron.

Eclatement des responsabilités, erreurs administratives ou politiques, coupable insouciance généralisée : après une récente audition de Céline Tellier, ministre régionale de l’environnement, on ignore toujours pourquoi environ 20 000 habitants de la Wallonie ont pu consommer, jusqu’en mars, de l’eau contaminée par des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), des produits chimiques ultratoxiques et très persistants, alors qu’un signal d’alarme avait retenti treize mois plus tôt.

Mise sur la sellette le 14 novembre, y compris par des membres de la majorité régionale (composée de socialistes, de libéraux et d’écologistes), lors d’un débat extraordinaire convoqué au Parlement régional, Mme Tellier s’est longuement défendue en affirmant qu’« à aucun moment » elle n’avait reçu d’informations quant à une menace imminente pour la santé de la population.

L’armée américaine, qui dispose d’une base à Chièvres, dans la province du Hainaut, avait pourtant alerté dès 2018 sur une contamination aux PFAS consécutive à l’utilisation de mousses anti-incendie. Ces « polluants éternels » peuvent perturber le système immunitaire, engendrer des cancers et des problèmes thyroïdiens ou menacer le développement du fœtus. Les militaires ne consommaient plus que de l’eau en bouteille, mais les habitants de la région n’en ont rien su. L’expert de la région chargé du dossier n’aurait rien fait de cette information. Il officiait encore comme conseiller au cabinet de Mme Tellier (laquelle est entrée en fonction à l’automne 2019), mais vient d’être écarté en raison de son « manque de vigilance ».

Un courriel « brut »

Le service public de Wallonie (SPW, l’administration régionale) avait, lui, transmis un rapport pointant des dépassements de la future norme européenne qui entrera en vigueur en 2026 et fixe une limite de 100 nanogrammes (ng) de PFAS par litre d’eau. Un pic de 410 ng avait été relevé en certains endroits, en octobre 2021. Un courriel « brut », une « transmission d’information » sans message d’alerte, soutient le ministre. Et elle n’aurait de toute façon pas reçu en direct ce document.

La Société wallonne de distribution de l’eau (SWDE) et son président avaient, eux aussi, été alertés et invités par l’administration à mettre en place un plan d’action pour la filtration de l’eau. Ils auraient mis neuf mois à le réaliser, tout en estimant qu’il appartenait en fait au SPW d’agir. En tout cas, personne n’a jamais songé à informer les maires des communes les plus concernées.

Mardi, avant un nouveau débat parlementaire prévu pour jeudi 16 novembre, des députés de l’opposition comme de la majorité ont aussi interpellé Mme Tellier sur le fait qu’à deux reprises, en mars 2022 et mars 2023, son homologue flamande l’avait avertie de la présence trop élevée de PFAS dans de l’eau wallonne livrée à la Flandre. Une région très attentive au sujet depuis une gigantesque pollution aux PFAS engendrée par une usine du géant 3M, près d’Anvers. Mme Tellier soutient que sa « proposition de collaboration » pour régler ce problème est restée sans réponse.

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