CENTRAFRIQUE : LES COUPS D’ÉTAT CONSTITUTIONNELS ET MILITAIRES À LA FRONTIÈRE DE L’HYPOCRISIE JURIDIQUE 

Publié le 2 septembre 2023 , 7:05
Mis à jour le: 2 septembre 2023 2:37 pm

CENTRAFRIQUE : LES COUPS D’ÉTAT CONSTITUTIONNELS ET MILITAIRES À LA FRONTIÈRE DE L’HYPOCRISIE JURIDIQUE

 

Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l'article. Photo courtoisie.
Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l’article. Photo courtoisie.

 

 

Bangui, 03 septembre 2023 (CNC) – Au lendemain des indépendances, les coups d’état militaires parfois très sanglants étaient la voie par excellence d’accession à la magistrature suprême de l’état en Afrique subsaharienne.

 

La conférence de la Baule en France dans les années 90 a insufflé un vent nouveau de démocratie où le peuple dans la plénitude de sa souveraineté est mis à contribution pour légitimer le pouvoir régalien par voie des urnes.

Ces deux méthodes c’est à dire les coups d’état militaires et constitutionnels cohabitent ou s’alternent au cas par cas selon le climat géopolitique et géostratégique de chaque État.

Il faut noter à titre de rappel qu’un coup d’état constitutionnel est un usage néfaste de la norme constitutionnelle pour satisfaire les désidératas de son commanditaire.

Il apparaît important qu’on s’accorde qu’une constitution n’est jamais immuable…elle a par contre vocation à s’adapter à l’évolution de la société.

Animé par des projets égoïstes et funestes, la perversion des juristes au service du commanditaire tend à travestir la norme suprême à travers les organes constitutionnels existants c’est à dire l’autorité chargée de gestion des élections et la cour constitutionnelle.

Cette hypocrisie et ingratitude chronique ou caractérisée des soi-disant constitutionnalistes conjuguée avec la passivité de la cour constitutionnelle aboutit à l’interprétation téléologique des faits et gestes du pouvoir qui se résume substantiellement à un troisième mandat.

À cela s’ajoutent la faiblesse et le silence des organisations sous régionales comme la CEMAC, la CEEAC, de l’Union Africaine voire de la communauté internationale toute entière.

Au regard de la promulgation de la nouvelle constitution en République centrafricaine dans les conditions opaques, illégales et tumultueuse sans oublier les effets de contagion par récurrence des coups d’état militaires en Afrique, le citoyen lambda s’interroge :

Comment appelle t-on la violation de la constitution du 30 mars 2016 qui offre la possibilité au président de la république de s’éterniser au pouvoir ?

En quoi un coup d’état militaire se distingue t-il d’un coup d’état constitutionnel ?

Même si les voies et moyens utilisés ne sont pas les mêmes, quels sont les objectifs poursuivis ?

Pour apporter des éléments de réponse à cette euphorie démoniaque, des instruments juridiques internationaux propose un début de solution.

En effet, l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 dispose : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ».

Foncièrement opposé aux coups d’état militaires quand bien même certains sont salutaires, la désobéissance civile et la résistance demeurent l’arme pacifique du démocrate.

N’oublions surtout pas que sur cette terre des mortels, on ne récolte que ce qu’on a semé et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 02 septembre 2023.

 

Corbeaunews Centrafrique

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